Après une présence de 50 ans, la France a officiellement rétrocédé le camp militaire de Port-Bouët à la Côte d'Ivoire. Cette cérémonie, marquée par la participation des ministres français et ivoirien, a eu lieu ce jeudi près d'Abidjan. Le camp, occupé par le 43e Bataillon français d’infanterie de marine (BIMA), sera renommé en l'honneur du Général Thomas-d’Aquin-Ouattara.
Cette rétrocession se distingue par son caractère concerté, contrairement à d'autres pays africains ayant récemment expulsé l'armée française. Les deux ministres ont également signé de nouvelles conventions de coopération militaire entre leurs nations, soulignant l'importance de l'évolution des relations de défense.
La rétrocession du camp a été initiée en avril 2023 et a été préparée plusieurs semaines auparavant. Cela a permis d'adapter le camp de 230 hectares aux nouveaux besoins de l'armée ivoirienne. Depuis le 20 janvier, un bataillon de 90 parachutistes ivoiriens y est stationné, facilitant ainsi leur entraînement.
Le capitaine Fabrice Yoboué Kouamé a exprimé que ces nouvelles infrastructures permettent une meilleure préparation opérationnelle. Cette transition est une étape importante dans la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique.
La rétrocession marque une nouvelle phase dans la reconfiguration de la présence militaire française en Afrique. Avec la fin de l’opération Barkhane au Sahel, la France réduit son empreinte militaire permanente. Cela implique la fermeture de bases historiques, ce qui pourrait réduire son engagement automatique en cas de crise.
Les autorités ivoiriennes sont conscientes des sentiments souverainistes croissants dans le pays. Anticiper le départ des troupes françaises est donc crucial pour éviter des revendications populaires.
La situation en Afrique de l'Ouest a été marquée par des putschs et des changements de régime. L’armée française a dû se retirer de plusieurs pays, notamment du Mali et du Burkina Faso, suite à des accords militaires dénoncés. En décembre 2023, les putschistes du Niger ont également exigé le départ des troupes françaises.
De plus, le Tchad a demandé le retrait de l'armée française, et le Sénégal discute également de la fin de la présence militaire d'ici fin 2025. Ces événements soulignent les défis auxquels la France fait face dans la région.
La rétrocession du camp de Port-Bouët à la Côte d'Ivoire symbolise un changement significatif dans les relations militaires entre la France et l'Afrique. Alors que la France ajuste sa stratégie militaire, cette transition pourrait influencer les dynamiques de sécurité dans la région. Il sera essentiel de suivre l'évolution de ces relations dans les mois à venir.