
L’abandon de la réforme des retraites représente une opportunité de repartir sur des bases saines. Les candidats à la présidentielle de 2027 devraient s’inspirer des exemples européens. Cette chronique de François Lenglet, journaliste économique, met en lumière cette situation complexe.
Il est crucial de choisir les mots justes : la réforme des retraites n’est pas suspendue, mais bien abandonnée. L’échéance pour un éventuel redémarrage est fixée au 1er janvier 2028, ce qui signifie que cette « suspension » ignore la prochaine élection présidentielle. Qui, parmi les candidats potentiels, osera reprendre un tel manteau d’Arlequin ?
L’héritage du second quinquennat de Macron ressemblera à ces successions que personne ne souhaite, héritées de joueurs imprudents ayant accumulé des dettes.
Nous assistons à la fin d’une saga de huit années. Au départ, un diagnostic erroné a été posé : « il n’y a pas de problème de financement », affirmait le candidat Macron, s’appuyant sur les travaux peu rigoureux du Comité d’orientation des retraites. Ensuite est venu un projet flou de « retraite à points », entraînant deux ans de débats sur l’impossible convergence des cinquante régimes français.
Ce projet a évolué pour inclure un âge pivot, introduit par Édouard Philippe. Cependant, cette réforme, qualifiée de Frankenstein, a été abandonnée sous les effets conjugués de l’épidémie de Covid et du bon sens.
La suite est connue. Une nouvelle réforme a été lancée en 2023, sans soutien syndical, alors que la légitimité du président était déjà affaiblie. Elle a été adoptée sans vote, en utilisant l’article 49.3. Cette situation a soulevé de nombreuses questions sur le processus et l’acceptabilité de telles décisions.
La réforme des retraites n’est donc pas seulement une question de politique économique, mais également un enjeu de confiance envers les institutions et les dirigeants.
En conclusion, l’abandon de la réforme des retraites offre une chance de repartir sur des bases plus solides. Les candidats à la présidentielle de 2027 doivent en tirer des leçons. La réflexion et le dialogue avec les citoyens seront essentiels pour éviter de répéter les erreurs du passé.