Peu de journalistes connaissent aussi bien les papautés de Benoît XVI et de François. Un matin, il y a 12 ans, Giovanna Chirri s'est assise devant son ordinateur pour couvrir un consistoire convoqué par le Pape. Ce jour-là, elle allait être témoin d'un événement marquant pour l'Église catholique.
Giovanna Chirri, vétérane de l'agence de nouvelles italienne Ansa, a accepté de revenir à la Salle de Presse du Saint-Siège. Elle évoque le Pape François en convalescence et se remémore le moment où Benoît XVI a annoncé sa démission. "Le Pape François, tant qu'il a des forces, continuera son pontificat", affirme-t-elle.
Elle souligne que les messes quotidiennes pour François, durant sa récente hospitalisation, ont renforcé son lien avec l'Église. "Ces apparitions publiques sont très significatives", ajoute-t-elle, notant que le pontificat de François est marqué par "une réforme profonde".
Pour Chirri, la démission de Benoît XVI était un acte "très courageux". Cela a empêché toute manœuvre concernant sa succession, laissant les cardinaux dans une position délicate. Elle considère que cette décision a été un tournant majeur, car sans cela, "peut-être n'auraient-ils pas choisi Bergoglio".
La cohabitation entre Benoît XVI et François a été "heureuse", mais aussi "douloureuse". Chirri propose que pour éviter une situation avec deux papes, "les pontificats devraient être à vie".
Le 11 février 2013, Chirri se souvient que le consistoire était terminé et que Benoît XVI devait partir. Elle a eu de la chance de rester concentrée sur la diffusion en direct. En voyant le Pape sortir un document et commencer à lire en latin, elle a compris qu'il allait faire une annonce importante pour l'Église.
Les mots "Ingravescente aetate" ont résonné dans son esprit. Elle a immédiatement pressenti que cela annonçait la démission. Ce moment a été gravé dans sa mémoire, car il a marqué un tournant dans l'histoire de l'Église.
Lorsque Benoît XVI a mentionné le mot "conclave", Chirri a pris conscience de l'importance de l'annonce. Elle a essayé de contacter des collègues, mais sans succès. Après avoir parlé avec Federico Lombardi, elle a reçu la confirmation de la démission, ce qui a déclenché une réaction rapide.
Le premier télégramme a été rédigé avec soin : "Le Pape laisse le Pontificat". C'est ainsi que Giovanna Chirri est devenue la première journaliste à annoncer la démission historique de Benoît XVI, un moment qui a changé sa carrière à jamais.
La maîtrise du latin, acquise dans les années 70, a été un atout précieux pour Chirri. Elle a pu ainsi couvrir un événement majeur de l'histoire. Cette expérience a non seulement marqué sa carrière, mais aussi l'histoire du Vatican. La démission de Benoît XVI reste un moment emblématique, et Chirri, en tant que témoin, a joué un rôle essentiel dans la transmission de cette nouvelle au monde.