
Les récentes attaques américaines contre des bateaux soupçonnés de transporter des drogues soulèvent des questions cruciales. Les réactions au sein de la communauté internationale, notamment de la part des Nations Unies, varient considérablement. Alors que le Haut-Commissaire aux droits de l'homme dénonce ces frappes, un lauréat du Prix Nobel de la paix semble les justifier.
Depuis le 2 septembre, ces frappes ont causé la mort d'au moins 61 personnes et laissé deux survivants. Les premières attaques ont eu lieu près des côtes du Venezuela et de Trinité-et-Tobago, des points de transit connus pour le trafic de drogue. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a confirmé que plusieurs frappes avaient eu lieu dans l'est du Pacifique.
Le gouvernement américain, par le biais d'une notification au Congrès, a qualifié ces actions de "conflit armé non international". Il considère les personnes à bord de ces bateaux comme des combattants ennemis. Cette déclaration s'appuie sur une montée alarmante des décès dus à la toxicomanie aux États-Unis.
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, a appelé à une enquête sur ces frappes, les qualifiant d'inacceptables. Son porte-parole, Ravina Shamdasani, a précisé que l'utilisation de la force létale doit être un dernier recours. Les frappes sont critiquées pour leur manque de base légale.
En revanche, la politicienne vénézuélienne Maria Corina Machado, lauréate du Prix Nobel de la paix, a exprimé son soutien aux frappes, affirmant qu'elles sont nécessaires pour sauver des vies. Elle a cependant éludé les questions concernant les droits humains des personnes à bord des bateaux.
Les survivants de ces frappes, comme Andrés Fernando Tufiño Chila, ont des histoires troublantes. Chila, qui a été renvoyé en Équateur, avait été condamné aux États-Unis pour trafic de drogue. Un autre survivant, Jeison Obando Pérez, a été rapatrié en Colombie et se trouve dans un état critique à l'hôpital.
Les autorités mexicaines ont été alertées pour récupérer un survivant, mais son identité et son sort restent flous. Les frappes ont également provoqué des tensions entre les États-Unis et la Colombie, où le président Gustavo Petro a accusé les États-Unis de meurtre.
Le droit international autorise l'usage de la force en légitime défense, mais aucune indication ne prouve que les bateaux aient attaqué des entités américaines. Les experts juridiques de l'ONU soulignent que ces frappes pourraient constituer des exécutions extrajudiciaires.
Des voix américaines, y compris des avocats militaires, remettent en question la légalité de ces frappes. Ils affirment que les consultations juridiques nécessaires n'ont pas eu lieu, ce qui soulève des préoccupations sur la responsabilité légale des ordres donnés.
Les frappes américaines sur les bateaux soupçonnés de trafic de drogue posent des défis éthiques et juridiques majeurs. Alors que certains les voient comme une nécessité pour lutter contre la criminalité, d'autres dénoncent des violations des droits humains. La situation demeure complexe et nécessite une attention internationale accrue.