Le Myanmar est en proie à une crise humanitaire après un terrible tremblement de terre qui a coûté la vie à plus de 1 600 personnes. Alors que des efforts de secours sont en cours, la junte militaire continue ses frappes aériennes, aggravant la situation. Les réactions internationales sont vives face à cette situation inacceptable.
La junte militaire a intensifié ses bombardements dans le pays dévasté par la guerre après le tremblement de terre. Les attaques ont été dénoncées par l'ONU, qui les qualifie de "totalement scandaleuses". Le Rapporteur spécial, Tom Andrews, a souligné que continuer à lancer des bombes pendant les opérations de sauvetage est incroyable.
Andrews a appelé la junte à cesser immédiatement toutes les opérations militaires. "Quiconque a de l'influence sur l'armée doit intensifier la pression", a-t-il déclaré, insistant sur l'importance de mettre fin aux actions militaires.
Le tremblement de terre de magnitude 7,7 a frappé la région de Sagaing, touchant également des pays voisins. Des rapports font état de destructions à Mandalay et Nay Pyi Taw, la capitale, située à plus de 150 miles. La junte a confirmé que 1 644 personnes sont mortes et que de nombreuses autres sont piégées sous les décombres.
Le gouvernement d'unité nationale, représentant l'administration civile destituée, a annoncé une pause de deux semaines dans les opérations militaires offensives dans les zones touchées par le tremblement de terre.
Ce tremblement de terre survient après quatre ans de guerre civile au Myanmar, déclenchée par un coup d'État militaire en 2021. Ce coup d'État a provoqué d'importantes manifestations, avec des milliers de personnes réclamant le retour à un régime civil.
Ce qui a commencé comme une campagne de désobéissance civile s'est transformé en une insurrection généralisée, impliquant des groupes rebelles ethniques. Aujourd'hui, la junte fait face à une résistance armée croissante.
Une enquête de la BBC a révélé que la junte contrôle moins d'un quart du pays. Les armées ethniques et les groupes de résistance contrôlent désormais 42 % du territoire. La junte utilise des bombardements aériens indiscriminés qui ont détruit des infrastructures essentielles comme des écoles et des hôpitaux.
Les violations des droits humains sont alarmantes. L'ONU a averti que la junte commet des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Les attaques aériennes sont soutenues par l'aide continue de la Russie et de la Chine, qui fournissent des avions de chasse sophistiqués à la junte.
Il existe des craintes que la junte utilise l'aide humanitaire comme une arme dans la guerre civile. Historiquement, elle a nié l'aide aux zones contrôlées par des groupes de résistance. Tom Andrews a souligné que la junte bloque souvent l'aide humanitaire, ce qui complique l'accès aux zones les plus touchées.
Il a déclaré : "Ils armement cette aide, l'envoyant uniquement dans les zones sous leur contrôle et la refusant ailleurs." Cette stratégie a été observée lors de catastrophes précédentes, et beaucoup craignent qu'elle ne se reproduise dans cette situation.
La situation au Myanmar est critique. Alors que le pays fait face à des défis humanitaires énormes après le tremblement de terre, la junte militaire continue de mener des frappes aériennes. Les appels à la paix et à la cessation des hostilités se multiplient, mais la réalité sur le terrain demeure alarmante.