Un nouveau rapport du Canadian Centre for Policy Alternatives révèle qu'Ottawa pourrait manquer son objectif de 2026 pour les services de garde d'enfants à 10 $ par jour. La situation actuelle des frais de garde d'enfants varie considérablement d'une province à l'autre, avec des défis importants à surmonter.
Le rapport indique que seulement six provinces et territoires respectent actuellement l'objectif de frais de 10 $ par jour. David Macdonald, économiste au centre, souligne que bien que les frais aient considérablement diminué, il est peu probable que le gouvernement fédéral atteigne son échéance.
Les provinces comme l'Ontario, la Nouvelle-Écosse et l'Alberta n'ont pas encore de plans concrets pour réduire les frais à ce niveau. En effet, les parents dans ces régions continuent de faire face à des coûts élevés, comme à Richmond, en Colombie-Britannique, où les frais moyens pour les nourrissons atteignent 39 $ par jour.
Le programme de garde d'enfants à 10 $ par jour, annoncé en 2021, était une politique phare de l'ancien premier ministre Justin Trudeau. Ce programme a permis de réduire les frais dans certaines provinces, mais la route reste semée d'embûches pour atteindre l'objectif national.
Les économies réalisées dans des régions comme le Grand Toronto se chiffrent à environ 1 300 $ par mois. Macdonald note que les réglementations ont joué un rôle clé dans la réduction des frais, en particulier dans les provinces qui avaient des coûts excessifs avant l'introduction du programme fédéral.
Un des problèmes persistants est le manque d'espaces de garde d'enfants. Macdonald prévient que la demande augmente alors que les frais diminuent, rendant la situation encore plus critique. « Il n'y a pas assez de places », affirme-t-il, soulignant la nécessité de construire rapidement davantage d'espaces.
Le défi d'attirer et de retenir des éducateurs de la petite enfance est également crucial. Morna Ballantyne souligne que les salaires bas et les avantages limités découragent de nombreux professionnels qualifiés de travailler dans ce secteur. Cela complique encore la situation des espaces de garde disponibles.
Pour éviter la création de « déserts de garde d'enfants », il est essentiel d'augmenter le nombre d'espaces de garde dans le secteur public et non lucratif. Martha Friendly insiste sur l'importance de recruter davantage de travailleurs tout en conservant ceux qui sont déjà en poste.
Les leçons tirées jusqu'à présent soulignent la nécessité de services principalement publics et non lucratifs, avec des frais abordables pour les parents, ainsi que des salaires équitables et de bonnes conditions de travail pour les travailleurs.
En résumé, bien que des progrès aient été réalisés dans certaines provinces, le chemin vers des services de garde d'enfants à 10 $ par jour d'ici 2026 semble semé d'embûches. Les défis liés aux frais, à la disponibilité des places et à la main-d'œuvre doivent être abordés de manière proactive pour garantir un avenir meilleur pour les familles canadiennes.