Dernièrement, la discussion sur l'énergie nucléaire est devenue prévalente en Espagne. La fermeture imminente de la centrale d'Almaraz a ravivé le débat politique. Étonnamment, ni Iberdrola ni Endesa, les propriétaires, ni le gouvernement n'ont proposé de revenir sur le plan de démantèlement.
Par ailleurs, des avertissements sur les conséquences de cette fermeture se multiplient. Des organismes comme l'Agence Internationale de l'Énergie et Enagás, la société gérant les grands gazoducs, ont mis en garde contre l'augmentation de la dépendance de l'Espagne au gaz naturel. Cela se produira surtout lors des pics de demande électrique lorsque les énergies renouvelables ne suffiront pas.
La déconnexion des centrales nucléaires pourrait entraîner une perte de capacité de production d'énergie. Selon Arturo Gonzalo Aizpiri, PDG d'Enagás, les cycles combinés, qui brûlent du gaz pour produire de l'électricité, joueront un rôle accru. Il estime que la demande en gaz pourrait augmenter de 22% d'ici la fin de la décennie.
En comparant avec les données historiques, la demande en gaz pour répondre aux pics de consommation pourrait croître de 70% d'ici 2030. Aizpiri a également souligné que les énergies renouvelables, bien qu'essentielles, sont intermittentes, ce qui pourrait accroître la vulnérabilité du système électrique.
Le Plan National de l'Énergie et du Climat (PNIEC) prévoit une augmentation de 34% de la demande électrique d'ici 2030. Les nouveaux centres de données sont identifiés comme des moteurs de cette consommation croissante. Le ministère de la Transition Écologique a soumis ce plan à l'examen de Red Électrique, garantissant que l'offre et la demande d'électricité soient équilibrées.
Cependant, l'exclusion des centrales nucléaires a soulevé des inquiétudes quant à la sécurité de l'approvisionnement. Toute déviation dans le déploiement des énergies renouvelables ou du stockage pourrait compromettre le niveau de sécurité souhaité. Le stockage est perçu comme essentiel pour renforcer le système, remplaçant ainsi les énergies gérées comme le charbon ou le gaz.
Depuis la pandémie, le nombre d'heures de fonctionnement des cycles combinés a diminué. En 2024, ils n'ont fonctionné que 1 185 heures, alors que le nombre de démarrages a considérablement augmenté. Cela reflète le changement de rôle du gaz dans le mix électrique, notamment à cause du démantèlement des centrales à charbon et de la fermeture prochaine des centrales nucléaires.
Le gaz est désormais considéré comme un mécanisme de sécurité pour éviter les coupures de courant. Le gouvernement travaille sur un modèle de marché de capacité, garantissant ainsi la couverture durant les périodes de stress. Le dernier PNIEC a réduit les prévisions de fonctionnement des cycles à environ 800 heures annuelles d'ici 2030.
En conclusion, la fermeture des centrales nucléaires en Espagne entraînera une dépendance accrue au gaz naturel. Bien que les cycles combinés soient essentiels pour couvrir les pics de demande, leur utilisation pourrait être limitée. Les énergies renouvelables doivent jouer un rôle central, mais leur intermittence pose des défis importants. L'avenir énergétique de l'Espagne dépendra de la capacité à équilibrer ces éléments.