Le Maroc a vécu sa sixième journée de manifestations massives, mettant en lumière l'état préoccupant des services publics et la corruption omniprésente. De plus en plus de jeunes se demandent vers où ces mobilisations vont les mener. Le vendredi, la mort d'un troisième manifestant a été confirmée à Leqliaa, à 500 kilomètres au sud de la capitale. Cette tragédie est survenue lors d'une intervention policière où les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur un groupe tentant d'assault une commissariat.
Les chiffres sont alarmants : plus de 1.000 arrestations et des centaines de blessés, selon l'Association Marocaine des Droits Humains. La situation devient de plus en plus tendue alors que les jeunes organisateurs de ces manifestations réfléchissent à la suite à donner à leur mouvement.
La montée de la violence et des troubles lors des manifestations a suscité des interrogations parmi les jeunes. Ces derniers, qui utilisent la plateforme en ligne Discord pour s'organiser, ont exprimé leurs craintes face à une possible escalade de la répression policière. Initialement, le groupe a décidé de suspendre toutes les manifestations, condamnant fermement la violence.
Cependant, ils ont rapidement convoqué de nouvelles manifestations, en limitant les horaires de 17h00 à 20h00 afin de créer des environnements plus sécurisés pour leurs revendications. Les premières manifestations ont débuté il y a une semaine, avec des demandes de meilleure éducation et de soins médicaux.
Les slogans des manifestants critiquent les récentes investissements du gouvernement pour accueillir la Coupe d'Afrique des Nations l'année prochaine et la Coupe du Monde de la FIFA en 2030. Ces projets sont jugés aux dépens d'un système de santé et éducatif de plus en plus précaire. La génération Z, qui représente un quart de la population, se sent particulièrement abandonnée.
Il est estimé que les dépenses pour la construction de nouveaux stades et la modernisation des infrastructures existantes dépasseront les 5 milliards d'euros. Tahani Brahma, chercheur à l'Association Marocaine des Droits Humains, a déclaré : "La jeunesse marocaine exige des hôpitaux fonctionnels, des écoles de qualité et des emplois dignes."
Face à cette situation, le premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a convoqué ses partenaires de coalition pour discuter des moyens de freiner les mobilisations. Dans un communiqué, le gouvernement a affirmé qu'il comprend les demandes sociales et qu'il écoute attentivement les jeunes. "Nous sommes prêts à répondre de manière positive et responsable", a-t-il ajouté.
Le gouvernement souhaite engager un dialogue pour trouver des solutions viables qui bénéficieraient à la nation. Cette volonté de dialogue pourrait-elle apaiser les tensions croissantes ?
Des comptes anonymes sous le nom de GenZ 213 appellent à s'organiser pour protester contre la situation politique en Algérie. Pour l'heure, ces appels n'ont pas encore abouti. Les médias pro-gouvernementaux dénoncent ces initiatives comme un complot marocain visant à déstabiliser le pays, craignant un effet contagion des mouvements de la Génération Z observés ailleurs.
La situation au Maroc pourrait-elle inspirer d'autres mouvements similaires dans la région ? L'avenir des manifestations reste incertain, mais la voix des jeunes continue de s'élever.
Les manifestations au Maroc soulignent un besoin urgent de changement. Les jeunes expriment leur frustration face à des conditions de vie précaires et à un manque d'opportunités. Alors que le gouvernement tente de répondre à ces préoccupations, la détermination des manifestants pourrait redéfinir l'avenir du pays.