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Génocide des Tutsis au Rwanda : Agathe Habyarimana est-elle mise en examen ?

Publié le : 18 mars 2025

Introduction

Le destin judiciaire d'Agathe Habyarimana, veuve de l'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, pourrait connaître un tournant décisif. En effet, une requête du Parquet national antiterroriste (Pnat) concernant sa mise en examen pour « participation à une entente établie en vue de commettre un génocide et des crimes contre l’humanité » est à l'étude.

Examen de la Requête

Ce mercredi 19 mars, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris examinera cette demande. Le Pnat souhaite également étendre la période de prévention au 1er mars 1994, date à laquelle le crime de génocide a été introduit dans le Code pénal français. Cela fait référence aux semaines précédant l'attentat du 6 avril 1994, qui a déclenché le génocide des Tutsis.

Le Pnat a confirmé au Parisien que ces demandes proviennent d'un réquisitoire supplétif daté du 3 septembre. Ce dernier sollicite plusieurs actes d'investigation, y compris l'audition de nombreux témoins, afin de faire émerger la vérité.

Rôle d'Agathe Habyarimana

Agathe Habyarimana, âgée de 82 ans, est soupçonnée d'avoir joué un rôle essentiel dans la préparation du dernier génocide du XXe siècle. Résidant en banlieue parisienne, elle fait l'objet depuis 2007 d'une plainte pour complicité de génocide et de crimes contre l'humanité. Malgré un mandat d'arrêt international émis par le Rwanda, elle n'a jamais été extradée.

Déboutée de sa demande d'asile en France, l'ex-première dame rwandaise a été placée sous le statut de témoin assistée en 2016. Elle a été entendue dans le cadre de l'instruction menée par le pôle crimes contre l'humanité du tribunal judiciaire de Paris.

Réaction de l'Avocat

Me Philippe Meilhac, l'avocat d'Agathe Habyarimana, affirme qu'aucun élément du dossier ne justifie cette mise en examen. Il considère que le Pnat tente un coup de poker à l'approche des commémorations du 6 avril, mais il estime que le dossier est vide. Selon lui, la seule issue à cette procédure enlisée depuis dix-huit ans serait un non-lieu en faveur de sa cliente.

Concernant les actes demandés, l'avocat soutient qu'ils auraient pu être requis depuis longtemps. Il ajoute que certains éléments du tribunal pénal international pour le Rwanda apportent déjà des réponses.

Conclusion

Agathe Habyarimana ne sera pas présente lors de l'audience, et la décision de la chambre de l'instruction sera mise en délibéré. Ce cas soulève des questions cruciales sur la justice et la responsabilité concernant les événements tragiques du passé.

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