La Géorgie est plongée dans une crise politique prolongée depuis les élections parlementaires de 2024. Cette situation s'est aggravée lorsque les dirigeants du parti au pouvoir, Rêve géorgien, ont annoncé en novembre le gel des discussions pour rejoindre l'Union européenne. Les manifestations se multiplient et la répression contre les opposants se poursuit.
Mijeil Kavelashvili, ancien footballeur et président, reçoit EL MUNDO dans un palais présidentiel devenu centre des interminables manifestations. Il se présente avec une allure impeccable, évoquant un gentleman d'un autre temps, et défend l'identité européenne de son pays en mettant en avant ses racines chrétiennes.
Il soutient que l'Union européenne a bloqué l'entrée de la Géorgie non pas en raison de son manque de démocratie, mais à cause de son refus de s'engager contre la Russie dans le conflit ukrainien. Kavelashvili insiste sur le fait que la Géorgie doit préserver sa tradition culturelle tout en étant ouverte à l'Europe.
Lorsqu'on lui demande ce que signifie pour lui l'adhésion à l'Union européenne, Kavelashvili souligne que la Géorgie est une nation européenne avec une lutte historique pour sa survie. Il affirme que l'intégration doit être juste et respectueuse de l'identité géorgienne.
Il déclare que la Géorgie est l'un des pays candidats les plus sérieux, mais qu'elle subit un traitement injuste. Cette pression est exacerbée par la guerre en Ukraine, où la Géorgie a été sollicitée pour participer à des actions militaires.
Kavelashvili évoque les demandes d'ouvrir un second front contre la Russie, qui ont été faites directement par des représentants ukrainiens. Selon lui, ces demandes mettent en danger la souveraineté de la Géorgie, car envoyer des armes pourrait entraîner une réponse militaire de Moscou.
Il rappelle que la Géorgie n'est pas membre de l'OTAN ou de l'UE, ce qui complique sa position face à une éventuelle agression russe. Kavelashvili souligne que la pression occidentale a augmenté après le refus de la Géorgie de se conformer à ces demandes.
Le président aborde également les lois récentes sur les ONG et les manifestations, qui ont suscité des critiques de l'UE. Il explique que ces lois visent à assurer la transparence des financements étrangers, en particulier ceux provenant d'ONG influencées par des intérêts occidentaux.
Il défend la nécessité de réglementer les financements étrangers pour protéger la souveraineté de la Géorgie. Kavelashvili affirme que la loi sur la transparence n'interdit aucune activité, mais vise à informer le public sur les sources de financement.
Concernant les territoires séparatistes, Kavelashvili insiste sur la nécessité d'un processus pacifique pour leur réintégration. Il affirme que ces régions font partie de l'héritage historique de la Géorgie et que toute coopération avec la Russie dépendra de leur reconnaissance.
Il conclut en soulignant que la Géorgie ne peut pas renoncer à ses principes fondamentaux. Kavelashvili affirme que la situation actuelle est complexe, mais qu'il est essentiel de maintenir une posture ferme face à la Russie tout en cherchant des solutions pacifiques.
La Géorgie traverse une période tumultueuse marquée par des tensions internes et externes. Le président Kavelashvili reste déterminé à défendre l'identité géorgienne tout en naviguant dans les complexités des relations internationales. La quête d'une intégration européenne juste et respectueuse de ses valeurs demeure au cœur de ses préoccupations.