Le gouvernement de coalition de l'Afrique du Sud est en danger, avec des divisions marquées entre les deux principaux partis, l'ANC et la DA. Ces tensions ont été mises en évidence lors d'un vote crucial sur le budget national.
La DA, un parti de centre-droit, a voté contre le cadre fiscal, un élément clé du budget, en raison d'une augmentation de la TVA. Elle a également exigé une réduction des dépenses dans tous les départements gouvernementaux. En réponse, l'ANC, se considérant comme un parti de centre-gauche, a rejeté cette demande, la qualifiant de "budget d'austérité".
Pour faire passer le cadre fiscal, l'ANC a habilement obtenu le soutien de plusieurs petits partis, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du gouvernement. Cela a permis de faire adopter le cadre par 194 voix contre 182. Cependant, la DA a contesté ce vote en justice, le qualifiant de "défectueux sur le plan procédural".
Le professeur William Gumede, de l'université de Wits, a souligné qu'il était incertain si la DA quitterait le gouvernement à ce stade. "Elle se demande si c'est le moment décisif ou si elle doit attendre le résultat du procès", a-t-il déclaré.
Formée il y a moins d'un an, cette coalition a été créée après que l'ANC a perdu sa majorité parlementaire pour la première fois depuis 1994. Le secteur des affaires a encouragé cette coalition, la considérant comme la meilleure option pour garantir la stabilité économique.
Des tensions croissantes se manifestent, avec des accusations de part et d'autre. Le porte-parole de la DA, Willie Aucamp, a accusé l'ANC d'une "infraction sérieuse". Il a déclaré que le parti avait "franchi une ligne". Pendant ce temps, l'ANC a accusé la DA de "trahison complète".
Les tensions se sont intensifiées, le président Cyril Ramaphosa déclarant que la DA ne pouvait pas faire partie d'un gouvernement dont elle a rejeté le budget. Cela a conduit à une situation où la DA a voté avec les deux plus grands partis d'opposition, qui sont en désaccord avec ses politiques pro-business.
La situation économique de l'Afrique du Sud est préoccupante, avec un taux de chômage dépassant les 30%. Les tensions entre les partis pourraient aggraver cette situation. Les deux plus grands partis doivent résoudre leurs différends pour éviter une crise économique plus profonde.
La DA a utilisé cette occasion pour se positionner comme un parti "pro-pauvres". Cependant, le professeur Gumede a averti que l'ANC aurait du mal à convaincre le public d'accepter des augmentations d'impôts alors que les services publics se détériorent.
La coalition sud-africaine est à un tournant critique, avec des divisions croissantes entre l'ANC et la DA. Les prochaines décisions des deux partis pourraient déterminer l'avenir économique du pays. Les Sud-Africains espèrent une résolution rapide pour éviter une crise plus profonde.