Le lundi dernier, après une rencontre avec des représentants des secteurs touchés par les tarifs de Donald Trump, Alberto Núñez Feijóo a exprimé sa volonté de promouvoir une politique utile face aux incertitudes actuelles. Il a tendu la main au gouvernement, qui lui avait envoyé un projet de décret pour atténuer les effets sur l'économie espagnole.
Feijóo a trouvé des éléments positifs dans le texte, bien qu'il ait demandé davantage. Il a ouvert la porte à un soutien lorsque le décret sera présenté au Congrès. Cependant, le ton a changé rapidement. "Aujourd'hui, nous ne sommes pas plus proches qu'hier de soutenir le décret", a-t-il déclaré depuis Bruxelles après une réunion avec Ursula von der Leyen.
En seulement 48 heures, plusieurs échanges ont eu lieu entre le gouvernement et le PP. Junts a annoncé une cession et deux modifications dans le texte, que le ministre a ensuite démenti. À la fin de la journée de lundi, le ministre de l'Économie, Carlos Cuerpo, a envoyé au vice-secrétaire du PP, Juan Bravo, le dernier projet du décret.
Le projet comprenait deux dispositions supplémentaires qui ont suscité la controverse. L'une stipule que les crédits et garanties pour compenser les effets des tarifs seront disponibles pour les entreprises "dans le respect de l'équilibre territorial". Le PP a approuvé ce texte, acceptant cette clause pour faciliter le soutien des partenaires gouvernementaux.
Cependant, mardi après-midi, Junts a annoncé avoir atteint un accord avec le gouvernement pour que la Catalogne reçoive 25% du total des aides. Rapidement, Moncloa a contacté le PP pour nier tout accord différent de ce qui était déjà stipulé dans le texte.
Selon des sources proches de la négociation, le gouvernement a assuré qu'aucun changement n'avait été fait pour favoriser Junts. Ce que les séparatistes revendiquaient comme un succès n'était rien d'autre que l'application d'une disposition déjà connue du PP.
De leur côté, Junts affirment avoir négocié avec le gouvernement et ont même proposé la création d'une commission bilatérale pour examiner l'exécution des mesures. La publication du décret dans le BOE a été un test décisif, et la réaction du PP a été claire : "Le gouvernement nous a menti".
Le ministre a reconnu que le texte final du décret incluait des modifications dont le PP n'avait pas été informé. Ils ont été induits en erreur en affirmant qu'aucun changement n'avait eu lieu. De plus, la seule modification du texte concernait ce qui avait été dit par Junts.
Un changement a été introduit concernant la distribution "territoriale" des aides. Le document a ajouté 2024 comme année de référence pour calculer l'impact des tarifs sur les exportations de chaque région, permettant à Junts de chiffrer ce que recevront les entreprises catalanes.
Les membres du PP se sentent trompés et soulignent que c'est une question de confiance. Malgré cela, ils ne quittent pas la table des négociations. "Nous resterons ici", affirment des sources de la négociation, en attendant la décision finale de Feijóo : "Il faut voir ce que dit le chef".