Le gouvernement est préoccupé par le déroulement de l'enquête en cours concernant l'affaire des travaux fantômes de Jéssica R., ancienne compagne de José Luis Ábalos, au sein de Tragsatec, une filiale de la société publique Tragsa. Jusqu'à présent, cette enquête a abouti à un seul licenciement, celui d'un cadre de troisième niveau.
La Sepi, le holding public sous le ministère des Finances et principal actionnaire de Tragsa, exige que la direction de Tragsa aille jusqu'au bout de l'enquête. Le président du Groupe Tragsa, Jesús Casas, a récemment envoyé un communiqué à ses directeurs, affirmant que les actions de Tragsatec étaient conformes aux procédures internes.
Casas a précisé que le recrutement de Jéssica R. s'était fait par le biais d'une convocation ouverte sur le site web, suivie d'un processus de sélection basé sur des critères d'égalité, de mérite et de capacité. Toutefois, la Sepi s'interroge sur la vérification de ces « mérites et capacités » lors de son embauche.
Tragsatec applique un contrôle strict des horaires et utilise des « killer questions » pour filtrer les nouvelles recrues. Ces questions sont posées avant la signature du contrat pour s'assurer que les candidats possèdent effectivement les compétences requises. Cela soulève des questions sur le processus de sélection de Jéssica R.
La filiale Tragsatec représente la majorité des 26 000 employés du groupe et exécute les missions confiées par l'administration publique, son unique client. En 2021, Jéssica R. a été embauchée pour un projet d'Adif, alors sous la direction de José Luis Ábalos.
Durant ses six mois chez Tragsa, Jéssica R. n'a jamais été présente au travail. Cette information a été confirmée par elle-même lors de son témoignage au Tribunal Suprême. Jesús Casas a également reconnu que Tragsa était au courant de son absence. Il a tenté de mettre la responsabilité sur Adif, tout en admettant que Tragsa n'a pas enregistré sa journée de travail.
Ce point est crucial pour comprendre la défense de Casas, qui minimise l'importance du processus de sélection, suggérant que la responsabilité de l'absence de Jéssica R. incombe à Adif, présidé par Isabel Pardo de Vera à l'époque.
La situation a conduit au licenciement de Caridad Martín Palacios, responsable du développement rural chez Tragsatec, juste après le témoignage de Jéssica R. Son lien avec l'affaire était limité, car elle n'avait pas supervisé le processus de sélection. Son départ a été justifié par un manque de contrôle sur l'assiduité de la travailleuse.
Casas a affirmé que cette responsabilité incombait à Adif, sans mentionner directement le gestionnaire ferroviaire. La Sepi souhaite résoudre cette affaire, car Tragsa est un entité publique dépendant du holding d'État, avec un contrôle opérationnel par le ministère de l'Agriculture.
Le ministre de l'Agriculture, Luis Planas, a pris ses distances avec Tragsa, qualifiant les événements de « lamentables ». Il a insisté sur la nécessité d'éclaircir et de déterminer les responsabilités au sein de l'entreprise. L'affaire soulève des questions importantes sur la gestion des ressources humaines dans les entreprises publiques et les responsabilités des différents acteurs impliqués.