Le gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva a présenté un projet de réforme fiscale au Congrès, visant à exonérer dix millions de Brésiliens de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Lors d'une cérémonie à Brasilia, Lula a symboliquement remis le projet de loi au président de la Chambre des Députés, Hugo Motta, qui s'est engagé à améliorer le texte proposé par l'exécutif.
Lula a souligné que, une fois un projet de loi déposé, il appartient à la Chambre de le modifier. Il a déclaré : "Si cela permet de l'améliorer, parfait, mais pas de l'aggraver". Cette réforme vise principalement la classe moyenne, avec une exonération pour ceux gagnant jusqu'à 5.000 reais par mois, soit environ 815 euros.
La réduction des impôts entraînera une perte de revenus pour l'État de 25.800 millions de reais (environ 4.200 millions d'euros). Pour compenser ce manque à gagner, le ministre des Finances, Fernando Haddad, a proposé l'instauration d'un impôt minimum sur les revenus élevés. Cet impôt s'appliquerait aux personnes gagnant plus de 50.000 reais par mois, avec un taux maximum de 10% pour ceux atteignant 16.300 euros mensuels.
Cependant, cette proposition suscite des résistances au sein de la Chambre. De nombreux députés estiment que la compensation de l'exonération fiscale pour la classe moyenne devrait se faire par des économies, et non par un nouvel impôt. Motta, membre d'un petit parti de droite, a qualifié le projet de "sympathique", tout en insistant sur la nécessité d'éviter des turbulences sur les marchés, comme cela s'est produit lors d'annonces précédentes.
Selon le journal Folha de Sao Paulo, des alliés de Lula au sein de la Chambre des Députés signalent que de nombreux parlementaires s'opposent à la mesure proposée par l'exécutif, craignant d'être affectés par cet impôt minimum. Haddad a suggéré une négociation ouverte au Congrès, avec l'objectif d'approuver le projet de loi cette année.
Le gouvernement espère que la baisse des impôts aura des effets positifs d'ici 2026, année des élections présidentielles. Lula, en tant que vétéran de la politique, n'exclut pas de se présenter à nouveau.
La réforme fiscale proposée par Lula représente un tournant significatif pour le système fiscal brésilien. Alors que l'exonération de l'impôt sur le revenu pour la classe moyenne est accueillie positivement, les défis liés à l'instauration d'un impôt minimum sur les hauts revenus soulèvent des inquiétudes. Les discussions au Congrès seront cruciales pour l'avenir de cette réforme.