Le débat autour de l'augmentation des dépenses militaires en Espagne prend une tournure complexe. Le gouvernement a présenté des propositions à Bruxelles, mais des divergences internes persistent. L'objectif est d'augmenter le budget de la Défense, mais cela soulève des questions sur la coordination des ressources et la stratégie à adopter.
Lors d'une réunion à Bruxelles, la vice-présidente Yolanda Díaz et le ministre de l'Économie Carlos Cuerpo ont exprimé des positions opposées. Díaz, visiblement tendue, a critiqué l'accent mis sur les dépenses militaires, soulignant que l'Europe dispose déjà d'un budget supérieur à celui de la Russie. Elle a insisté sur la nécessité de réorganiser la politique de Défense sans entrer dans une course à l'armement.
En revanche, Cuerpo a adopté un ton plus calme, admettant que l'Espagne devra allouer des fonds à la Défense. Il a voulu rassurer sur le fait que cela ne nuira pas au système de protection sociale, mais il a évité d'expliquer comment le gouvernement obtiendra l'approbation de cette augmentation des dépenses militaires.
Le ministre de l'Économie a mentionné les conversations prévues entre le président Pedro Sánchez et les leaders des différents partis, à l'exception de Vox. L'objectif est de chercher des soutiens pour les plans du gouvernement. Un rendez-vous est prévu avec Yolanda Díaz, qui a demandé cette réunion au milieu des réactions négatives de Sumar et Podemos concernant les dépenses militaires.
Le jeudi suivant, Cuerpo rencontrera le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo. Ce dernier pourrait détenir la clé pour faire avancer d'éventuels décrets sans avoir à soutenir un budget général. Cependant, le PP semble réticent à cette idée, rappelant que le leader du gouvernement n'a pas rencontré Feijóo depuis 16 mois.
Cuerpo a également souligné la nécessité d'aller au-delà du prêt de 150 milliards d'euros dans le cadre du plan Rearmar Europa. Il a exprimé le souhait que l'Espagne obtienne des subventions et des transferts directs, des fonds qui ne nécessiteraient pas de remboursement. Cela s'apparente aux mesures adoptées pour faire face à la pandémie.
Les conclusions de la récente coupure sur la Défense et l'Ukraine ont déjà mentionné la nécessité d'aller au-delà des propositions de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette dernière a déclaré que toutes les options, y compris les Eurobonds, sont à l'étude.
La pression européenne pousse Sánchez à s'engager à atteindre rapidement un budget de 2% du PIB pour la Défense d'ici 2029. Cependant, cette cible semble désormais dépassée. Ursula von der Leyen a également noté qu'il sera nécessaire d'atteindre des niveaux supérieurs à 3% dans les dépenses militaires.
Cette situation souligne un besoin urgent d'adaptation des politiques de défense en Espagne. Le gouvernement doit jongler entre les exigences européennes et les préoccupations internes, tout en cherchant à maintenir une unité au sein de l'exécutif.
En résumé, le débat sur les dépenses militaires en Espagne révèle des tensions au sein du gouvernement. Les discussions à venir seront cruciales pour déterminer la direction que prendra le pays en matière de défense. L'équilibre entre les exigences européennes et les préoccupations internes sera déterminant pour l'avenir des politiques de défense espagnoles.