Le gouvernement français fait face à des défis majeurs en matière de finances publiques. Avec un déficit qui a considérablement augmenté depuis 2023, il propose des révisions fiscales, notamment en ce qui concerne les pensionnistes. La ministre de l'Économie, Amélie de Montchalin, a exprimé ses préoccupations dans une interview récente.
Amélie de Montchalin a souligné que les actifs ne peuvent pas être les seuls à financer les nouveaux dépenses sociales liées au vieillissement de la population. Elle propose un débat sur la financement du modèle social français, en mettant l'accent sur la nécessité d'évaluer les contributions en fonction des ressources de chacun.
La question délicate concerne l'éventuelle suppression d'une exemption fiscale pour les pensionnistes, qui leur permet de déduire 10% de leurs pensions pour des frais professionnels. Cette mesure est controversée et pourrait affecter de nombreux retraités.
Montchalin travaille aussi sur un système de contribution exceptionnelle pour les personnes gagnant plus de 250 000 euros par an. Cette contribution, qui varie entre 3% et 4%, vise à réduire les inégalités fiscales. Elle insiste sur le fait que les familles riches ne devraient pas échapper à leurs obligations fiscales.
Ce dispositif est conçu pour lutter contre l'optimisation fiscale, tout en veillant à ne pas freiner l'investissement ou la création d'entreprises. La ministre prévoit de présenter ces mesures avant l'été.
Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a averti qu'il sera nécessaire de réduire les dépenses de 40 milliards d'euros d'ici 2026 pour atteindre un déficit de 4,6% du PIB. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 5,8% de 2024 et aux 5,4% prévus pour 2025.
Une des stratégies pour réaliser ces économies inclut une lutte accrue contre le fraude. Par exemple, les déclarations de congés maladie ont augmenté de 25% en valeur depuis 2021. Le gouvernement espère récupérer 15 milliards d'euros grâce à ces efforts l'année prochaine.
Les transports sanitaires représentent une autre source de dépenses à revoir, avec des coûts prévus de 7 milliards d'euros cette année. Montchalin a également annoncé son intention de supprimer au moins 50 des 467 exemptions fiscales existantes, qui coûtent à l'État environ 84 milliards d'euros.
En résumé, le gouvernement français s'engage dans une révision fiscale significative pour faire face à un déficit croissant. Les propositions de Montchalin et Lombard visent à équilibrer les finances publiques tout en garantissant une justice fiscale pour tous. Ces réformes pourraient avoir un impact considérable sur les pensionnistes et les hauts revenus.