Le rapport sur le blackout a été publié sans que les grandes électricités ne communiquent les données de leurs centrales. La ministre pour la Transition Écologique, Sara Aagesen, et Beatriz Corredor, présidente de Red Électrique, ont présenté leurs analyses cette semaine. Ces documents, qui comptent plus de 180 pages pour le ministère, soulignent des problèmes graves.
En effet, de nombreuses centrales n'ont pas répondu adéquatement aux variations de tension. Certaines ont oscillé ou se sont déconnectées de manière "indue". Cependant, le rapport ne précise pas quelles centrales sont concernées ni les entreprises qui les gèrent. Les responsables affirment que les entreprises ont bloqué cette divulgation, se prévalant de protections légales.
Dans le secteur électrique, cette situation est perçue comme une forme d'auto-enveloppement. Les acteurs du secteur rappellent que ce silence n'est pas nouveau. Au début de l'enquête, le gouvernement a imposé des accords de confidentialité aux entreprises avant leur participation aux réunions du comité d'enquête. Cela a été consigné dans des lettres officielles du ministère.
Ces lettres demandaient aux entreprises de désigner les représentants qui assisteraient aux réunions, en précisant que des contrats de confidentialité leur seraient remis. Cela vise à garantir la confidentialité des discussions, en insistant sur l'importance de protéger les intérêts publics.
Le 4 juin, le ministère a envoyé de nouvelles lettres à plus de cinquante acteurs du secteur. Cette fois-ci, il demandait leur autorisation explicite pour divulguer certains aspects des données précédemment collectées. L'objectif était d'assurer la transparence maximale dans un rapport destiné à informer le public sur un blackout ayant duré plus de dix heures.
Le rapport du gouvernement reflète les réponses reçues des différents acteurs consultés. Sur les 67 agents interrogés, six ont demandé que les informations restent confidentielles, tandis que trois ont exigé une autorisation préalable pour leur diffusion. La majorité n'a pas donné d'autorisation explicite.
La seule entreprise ayant permis au ministère de diffuser l'intégralité de ses informations est Red Électrique. Beatriz Corredor a souligné ce point lors de sa récente comparution. Les sources proches du ministère se réfèrent au contenu du rapport, ce qui explique les nombreuses coupures dans le document officiel.
Ces coupures compliquent la détermination des responsabilités concernant cet incident. Le gouvernement a également refusé de préciser ces responsabilités, affirmant que cela relèverait des tribunaux et de la Commission Nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC).
En tant qu'organe de supervision sectorielle, la CNMC est en train d'élaborer son propre rapport sur le blackout. Ses conclusions seront cruciales pour déterminer s'il y a eu une violation de la loi sur le secteur électrique et par qui. De plus, la CNMC pourrait être amenée à instruire d'éventuels procédures sanctionnatrices contre l'opérateur d'État ou les entreprises électriques.
Le rapport sur le blackout met en lumière des lacunes dans la transparence des données fournies par les entreprises électriques. Malgré les efforts du gouvernement, le manque de collaboration de certaines entreprises complique l'enquête. Les conclusions de la CNMC seront déterminantes pour l'avenir du secteur et la confiance du public.