Le nouveau accord de coalition entre les démocrates-chrétiens (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) en Allemagne a suscité des réactions inattendues. Parmi elles, la prise de parole d'Angela Merkel, qui a rompu son silence politique pour commenter le renforcement de la politique migratoire. Cette situation marque un tournant dans la diplomatie européenne et les relations internes.
Angela Merkel, ancienne chancelière, a exprimé son soutien à la nouvelle approche migratoire. Elle a ouvert les frontières à des centaines de milliers de réfugiés, créant ainsi le plus grand mouvement migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans une interview, elle a souligné que, malgré des différences de ton, ses objectifs restaient similaires à ceux de la nouvelle coalition.
Merkel a également critiqué la communauté internationale pour son manque d'attention envers les réfugiés en Syrie et en Jordanie. Elle a plaidé pour un soutien accru aux programmes d'aide, notamment le Programme Mondial de l'Alimentation. Son analyse met en lumière les défis persistants de la crise migratoire.
La France, dirigée par Emmanuel Macron, observe avec scepticisme les dynamiques allemandes. Bien que la France soit gouvernée par des coalitions minoritaires, elle reste prudente face aux promesses des accords de coalition. Macron a envoyé son conseiller, Clément Beaune, à Berlin pour obtenir des informations sur le nouveau pacte entre la CDU/CSU et le SPD.
Beaune doit identifier les domaines de collaboration potentiels entre la France et l'Allemagne. Cependant, il est probable que ces domaines soient limités, car Paris a appris à ne pas surestimer les engagements pris dans les accords de coalition.
En Autriche, le scepticisme prévaut également face à la montée des partis populistes. Les analystes craignent que la grande coalition dirigée par Friedrich Merz soit une dernière chance pour le centre politique. Cependant, cela pourrait entraîner un endettement élevé pour le pays.
Les médias en Allemagne évoquent déjà Merz comme la "dernière chance du centre allemand". Avec la montée de l’Alternatives pour l’Allemagne (AfD), la pression sur Merz pour tenir ses promesses migratoires est forte. Les routes migratoires passent par les Balkans et l'Autriche, ce qui complique la situation.
La formation du gouvernement de grande coalition avance, mais des tensions subsistent. La coprésidente du SPD, Saskia Esken, a souligné que l'accent doit être mis sur le contenu plutôt que sur les noms des futurs ministres. Les conservateurs prévoient de valider l'accord avant Pâques lors de conférences, évitant ainsi des congrès qui pourraient susciter des déceptions.
Pour le SPD, le vote des 358 322 membres commencera le 15 avril et se terminera le 29 avril à 23h59. Les résultats seront annoncés immédiatement après, suivis des noms des ministres. Le processus se conclura par la signature de l'accord de coalition et, probablement, l'élection de Merz comme chancelier le 7 mai.
La nouvelle coalition allemande représente un moment charnière pour l'Europe. Les réactions d'Angela Merkel montrent que les défis migratoires restent au cœur des préoccupations. Tandis que la France et l'Autriche observent avec prudence, l'Allemagne se prépare à une période de changements significatifs. L'avenir politique s'annonce complexe, mais plein de possibilités.