Les messages WhatsApp échangés entre José Luis Ábalos et Nadia Calviño de 2020 à 2021 révèlent des dynamiques intéressantes. Contrairement aux échanges plus amicaux avec María Jesús Montero, la ministre de l'Économie adoptait un ton plus formel. Ces conversations abordaient des sujets cruciaux comme la réforme des logements et le sauvetage d'Air Europa.
Nadia Calviño, alors vice-présidente du gouvernement, exprimait des réticences concernant le sauvetage d'Air Europa. En février, les propriétaires de l'entreprise avaient perçu un dividende de plus de 35 millions d'euros, juste avant le début de la pandémie. Cela lui posait problème, surtout que la famille Hidalgo avait empoché ces bénéfices avant le sauvetage.
Cette situation a conduit Calviño à imposer une interdiction de distribuer des dividendes aux entreprises bénéficiant d'un sauvetage. Cette décision a été formalisée lors du Conseil des ministres du 21 juillet 2020, établissant ainsi le Fonds de soutien à la solvabilité des entreprises stratégiques, doté de 10 milliards d'euros.
Le sauvetage d'Air Europa s'est avéré crucial pour la survie de cette entreprise en difficulté. Les échanges entre les ministres montrent une urgence à agir rapidement. Le 14 juillet 2020, Ábalos a contacté Calviño pour discuter d'une offre que Hidalgo ne souhaitait pas accepter. Deux jours plus tard, Calviño a insisté pour que les aides soient mises en place rapidement.
Les messages montrent que la situation financière d'Air Europa était critique. Javier Hidalgo, son PDG, était sous pression, ne pouvant plus repousser ses créanciers. Les discussions entre Calviño et Ábalos révèlent une coordination étroite au sein du gouvernement pour garantir le sauvetage de l'entreprise.
Cinq jours après que des informations ont circulé sur les appels de Javier Hidalgo, Pedro Sánchez a décidé d'intervenir personnellement. Le 8 septembre 2020, il a demandé à Ábalos de réévaluer la formule de sauvetage. Il rejetait l'idée que la compagnie britannique IAG prenne le contrôle d'Air Europa.
Sánchez a souligné la nécessité d'une approche réfléchie pour le sauvetage. Il a exprimé son soutien à l'idée de maintenir Air Europa sous contrôle espagnol, surtout après le Brexit. Ce point de vue était également partagé par Hidalgo, qui souhaitait que l'État soutienne financièrement l'entreprise sans la céder à IAG.
Les échanges entre les membres du gouvernement montrent une stratégie bien orchestrée pour le sauvetage d'Air Europa. Les préoccupations de Calviño, les urgences exprimées par Ábalos, et l'intervention directe de Sánchez illustrent l'importance de ce dossier. Le sauvetage d'Air Europa a été un enjeu majeur pour le gouvernement espagnol, avec des implications significatives pour l'économie nationale.