Les familles ayant des enfants nés par gestation subrogée expriment leur inquiétude face à une nouvelle instruction gouvernementale. Cette décision, prise début mai, interdit l’inscription judiciaire des enfants nés par cette méthode. Cela soulève des questions cruciales sur le bien-être des mineurs.
Lors d'une conférence de presse, Eduardo Chaperón, porte-parole de l'association Son Nos Hijos, a signalé que cette mesure était "absolument contraire au droit de l'enfant". Il a souligné qu'il y aura un laps de temps où les enfants seront "absolument désarmés". Les conséquences de cette décision gouvernementale pourraient affecter gravement les bébés et les mineurs.
Cette instruction ne concerne que les enfants nés dans des pays où la filiation est reconnue par une décision judiciaire, comme les États-Unis, le Canada et la Grèce. Avant cette décision, ces enfants étaient automatiquement enregistrés comme citoyens espagnols, ce qui garantissait leur protection.
Avec la mise en œuvre de la nouvelle instruction, les bébés nés dans ces pays doivent suivre une procédure similaire à celle des enfants originaires d'Ukraine, du Mexique ou de Colombie. Ils arriveront en Espagne avec des documents étrangers, et le processus de reconnaissance de la filiation devra se faire par voie judiciaire. Cela pourrait prendre jusqu'à deux ans.
Chaperón a également mentionné que, depuis la naissance de son second enfant en septembre dernier, 500 bébés ont été enregistrés en seulement neuf mois. Il a exprimé son souhait de connaître le nombre total d'enfants nés par gestation subrogée, soulignant que les statistiques ne sont plus publiées depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel.
Le gouvernement a été interrogé sur le nombre total d'enfants nés par gestation subrogée, avançant un chiffre de 3 000 naissances en 12 ans. Cependant, cette estimation semble très éloignée de la réalité selon Chaperón, qui a rappelé que son association compte déjà 1 000 familles.
Il a critiqué le gouvernement espagnol pour son ignorance des droits des enfants nés par cette méthode. De plus, il a dénoncé la stigmatisation à laquelle sont soumis les bébés, les mères porteuses et les familles. Chaperón a appelé à un débat législatif basé sur les droits humains et l'écoute des besoins de toutes les parties concernées.
Consuelo Álvarez Plaza, professeure à l'Université Complutense de Madrid, a également pris la parole lors de cet événement. Elle participera au II Congrès International de Gestation Subrogée qui se tiendra en septembre à Madrid. Ce congrès rassemblera des experts, des chercheurs et des législateurs pour discuter de cette pratique, encore non réglementée en Espagne.
Le but de ce congrès est de démolir les préjugés et de favoriser un débat informé sur la gestation par substitution. Cette pratique est acceptée dans des pays comme les États-Unis, le Canada, le Mexique et la Grèce, attirant des centaines de familles espagnoles chaque année.
La situation actuelle soulève des préoccupations majeures concernant les droits des enfants nés par gestation subrogée. Les familles, représentées par Son Nos Hijos, demandent une législation qui protège les droits de tous les acteurs impliqués. Il est essentiel que l'Espagne prenne des mesures pour garantir le bien-être des enfants et mettre fin à la stigmatisation qui les entoure.