Le gouvernement péruvien a annoncé ce dimanche soir l'instauration d'un état d'urgence à Lima Métropolitaine et dans la province voisine de Callao. Cette décision, qui autorise le déploiement des Forces Armées pour soutenir la Police Nationale, fait suite à une augmentation inquiétante des meurtres liés à l'extorsion.
Le premier ministre, Gustavo Adrianzén, a déclaré sur la plateforme X que cette mesure sera mise en œuvre dans les prochaines heures. Cette décision a été prise après une réunion avec la présidente Dina Boluarte et ses ministres. Elle fait suite à l'assassinat d'un chanteur de cumbia par des sicaires.
Lors de cette réunion, il a été convenu de convoquer le Conseil National de Sécurité Citoyenne (Conasec) ce mardi. Ce conseil regroupe les principales autorités des pouvoirs de l'État. Adrianzén a également annoncé une réforme du système pénitentiaire du pays pour lutter contre le crime organisé.
Le premier ministre a souligné l'importance de l'unité des Péruviens face à cette crise. Il a déclaré : "Tous les Péruviens doivent se rassembler, en dépassant toutes nos différences." Cette déclaration a été faite après des appels à la démission du ministre de l'Intérieur, Juan José Santiváñez, par divers partis politiques.
Le chanteur du groupe Armonía 10, Paul Flores, a été abattu dans la nuit alors que des sicaires à moto ont ouvert le feu sur le bus de l'orchestre. Cet incident s'est produit après un concert dans le district populaire de San Juan de Lurigancho, à l'est de Lima. Selon le chauffeur, deux balles ont touché mortellement le célèbre vocaliste.
Le groupe Armonía 10, parmi d'autres, a été menacé par des bandes criminelles qui exigeaient des paiements allant jusqu'à 20 000 soles (environ 5 000 USD) pour continuer à se produire. Ces groupes sont impliqués dans des activités de sicariats, d'extorsions et d'actes de terreur contre la police.
Les premiers mois de l'année ont enregistré une augmentation alarmante de la violence urbaine, avec plus de 400 homicides signalés. Ce n'est pas la première fois que les autorités péruviennes font appel aux militaires pour renforcer la sécurité à Lima, une mesure déjà appliquée l'année dernière jusqu'en décembre.
Les autorités affirment que le crime organisé a évolué ces dernières années, notamment en raison de la crise migratoire vénézuélienne, du trafic d'armes et de la présence de groupes comme le Tren de Aragua, d'origine vénézuélienne. Cette situation nécessite des actions rapides et efficaces pour rétablir l'ordre.
En résumé, la décision d'instaurer un état d'urgence au Pérou témoigne d'une réponse nécessaire face à l'augmentation des violences. Le gouvernement cherche à mobiliser toutes les ressources disponibles pour contrer cette menace croissante. L'unité et la coopération entre les autorités et la population seront essentielles pour surmonter cette crise.