Le gouvernement du Royaume-Uni va bientôt demander à de nombreux propriétaires de chats et de chiens de collecter et d'envoyer les excréments de leurs animaux pour des tests en laboratoire. Les experts s'inquiètent de la possibilité que certains animaux de compagnie portent des superbactéries difficiles à traiter, qui peuvent être résistantes aux antibiotiques courants.
Cela peut poser des risques pour la santé humaine, car ces bactéries peuvent se transmettre par un contact étroit avec les animaux, comme les câlins ou les baisers, ainsi que par la manipulation des excréments. Dans de nombreux cas, ces bactéries ne causent pas de dommages, mais certaines peuvent entraîner des problèmes graves, tels que des infections sanguines ou une sepsie.
Cette étude, qui est une première mondiale, se concentrera sur des animaux de compagnie en bonne santé, et non seulement sur ceux qui sont malades. Plus de la moitié des adultes au Royaume-Uni possèdent des animaux de compagnie et partagent leur environnement avec eux, ce qui facilite la propagation des bactéries, y compris celles qui sont résistantes, selon la Direction des médicaments vétérinaires du gouvernement.
Plusieurs études ont montré que les animaux de compagnie et leurs propriétaires peuvent échanger des pathogènes, y compris le fameux superbug hospitalier, le MRSA. Le Royal College d'Écosse dirigera cette étude sur quatre ans. Le professeur John Berezowski, un des chercheurs, a déclaré qu'ils travailleraient avec les propriétaires d'animaux et leurs vétérinaires pour déterminer la meilleure façon de collecter tous les échantillons de selles.
Cette initiative est essentielle pour mieux comprendre la transmission et le maintien de la résistance aux antimicrobiens chez nos animaux de compagnie. L'Organisation mondiale de la santé considère la résistance aux antibiotiques comme l'une des plus grandes menaces pour la santé publique. Les infections résistantes aux médicaments tuent plus de 1,2 million de personnes chaque année dans le monde, et ce chiffre pourrait atteindre 10 millions d'ici 2050 si aucune mesure n'est prise.
Pour prévenir la transmission, les experts recommandent aux propriétaires de pratiquer une bonne hygiène, notamment en se lavant les mains après avoir caressé leur chien ou leur chat et après avoir manipulé leurs déchets. Si un animal est malade, il est conseillé de l'isoler dans une pièce pour limiter la propagation des bactéries dans la maison.
La résistance aux antimicrobiens (AMR) se produit lorsque les organismes responsables des infections développent des moyens de survivre aux traitements. Sans antibiotiques efficaces, même des interventions chirurgicales mineures, comme les césariennes, pourraient devenir des procédures à haut risque si des infections graves ne peuvent pas être traitées.
En conclusion, la collecte des excréments de vos animaux de compagnie pourrait jouer un rôle crucial dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques. Cela permettra de mieux comprendre comment ces superbactéries se propagent et d'améliorer la santé publique globale.