Le Tribunal Suprême a ordonné au Gouvernement d'adopter de toute urgence des mesures pour permettre aux mineurs étrangers non accompagnés basés aux Canaries d'accéder aux droits liés à une demande de protection internationale. En cas de non-respect des délais impartis, le Tribunal a averti qu'il imposera des mesures coercitives aux responsables.
Si aucune identification des responsables n'est effectuée, les ministres, notamment Fernando Grande-Marlaska (Intérieur) et Elma Saiz Delgado (Inclusion, Sécurité Sociale et Migrations), seront tenus pour responsables. La Chambre de contentieux administratif a tenu une audience le 29 mai pour évaluer le respect de sa première ordonnance.
Les juges ont constaté un « clair manquement » aux mesures provisoires ordonnées le 25 mars. Les interventions de Carlos Lesmes et de la magistrate Ángeles Huet lors des interrogatoires laissaient présager une réponse sévère du tribunal, qui a été confirmée récemment.
Dans son troisième avertissement à l'administration centrale, le Tribunal a exprimé son regret qu'aucun mineur n'ait été évalué en deux mois. De plus, aucune liste complète de ces mineurs n'a été élaborée, laissant les droits reconnus par la législation de protection internationale méconnus.
Les juges insistent sur le fait que, jusqu'à présent, l'administration étatique ne s'est pas efficacement impliquée pour garantir l'accès des mineurs aux conditions d'accueil. La masse critique dans le traitement des demandes demeure un obstacle majeur.
Le Tribunal a précisé, dans son ordonnance, l'ensemble des droits qui doivent être garantis à ces mineurs, qui sont de la compétence exclusive de l'État. Ces droits continuent d'être non reconnus, malgré leur situation de vulnérabilité et de besoin.
Il a été convenu que dans un délai « improrogeable » de 30 jours, les bureaux administratifs chargés de traiter ces demandes doivent être dotés des moyens nécessaires. Cela inclut un maximum de six jours entre la volonté de demander la protection internationale et sa formalisation.
En outre, dans un délai également improrogeable de 15 jours, le Gouvernement doit établir une collaboration efficace avec les Canaries. Cela implique de fournir les ressources matérielles, personnelles et économiques nécessaires pour garantir l'accès des mineurs au système de protection internationale.
Le Gouvernement devra également identifier les responsables de l'application des mesures dans chaque ministère concerné. En cas de non-respect, le Tribunal présumera que ce sont les ministres eux-mêmes.
Enfin, le Tribunal exigera un rapport de l'administration tous les 15 jours jusqu'à ce que les mesures soient pleinement respectées. En cas de non-respect de cette exigence, des mesures coercitives seront mises en œuvre conformément à la loi.