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Les Perdedores des Goya : Antonio De La Torre, Casa en Llamas, La Virgen Rouge et, bien sûr, les Spectateurs

Publié le : 9 février 2025

Les Goya 2025 : Un regard sur les gagnants et perdants

Lors des cérémonies de remise de prix, on parle souvent plus des gagnants que des perdants. Pourtant, il existe de nombreuses histoires de déception et d'« échec » qui méritent d'être racontées. Après la 39ème cérémonie des Goya, qui s'est déroulée au Palais des Congrès de Grenade, deux éléments ressortent clairement.

Blockbusters vs Cinéma d'auteur

Tout d'abord, un blockbuster peut séduire le public qui se rend au cinéma ou qui se connecte à Netflix, avide de divertissement. En revanche, il peine à convaincre les académiciens, souvent plus enclins à apprécier le cinéma d'auteur. Ce contraste souligne la différence entre les goûts du grand public et ceux des professionnels du milieu.

Ensuite, le récit par épisodes de l'histoire de l'Espagne a triomphé face à la road movie existentielle centrée sur des musiciens. Cette distinction met en lumière les préférences des votants et leur appréciation pour des récits plus ancrés dans la culture nationale.

Les nominations et les surprises

Cette année, le cinéma espagnol a connu une prolifération de productions, avec 355 œuvres en compétition. Plus d'une douzaine d'entre elles auraient pu prétendre au titre de meilleure film. Cependant, certaines œuvres acclamées dans des festivals internationaux, comme La chambre d'à côté ou Les éclats, n'ont pas été retenues parmi les cinq nominées.

La grande favorite, El 47, a reçu 14 nominations, mais n'a remporté que cinq prix. Ce film, qui raconte un mouvement de rébellion dans la périphérie de Barcelone, a dû partager le prix de meilleure production avec un autre film. En revanche, La infiltrada a été la grande perdante de la soirée, ne remportant qu'un prix de meilleur scénario original.

Les performances des acteurs

Carolina Yuste a été couronnée dans la catégorie de meilleure actrice principale, tandis que La vierge rouge a essuyé un échec. Ce film, qui retrace l'histoire de Hildegart Rodríguez, n'a pas réussi à obtenir de récompense. La réalisatrice, Paula Ortiz, avait déjà été nominée par le passé sans succès.

Quant à Pedro Almodóvar, son absence à la cérémonie a suscité des interrogations. Il avait des chances limitées de remporter des prix avec La chambre d'à côté, bien qu'il ait finalement remporté celui du meilleur scénario adapté. Sa réputation de ne pas bien accepter la défaite est bien connue.

Les leçons à tirer de la cérémonie

La cérémonie des Goya a révélé que même des figures emblématiques comme Luis Tosar et Antonio de la Torre continuent de chercher la reconnaissance. Malgré leur talent, ils n'ont pas réussi à transformer leurs nominations en victoires. Cela soulève la question de la morale de cette soirée : le cinéma espagnol est un parcours semé d'embûches, comme l'a souligné Leonor Watling.

En fin de compte, le public, qui a dû soutenir l’attention pendant trois heures et demie, pourrait être considéré comme le véritable perdant de la nuit. La cérémonie, bien que riche en émotions, a mis en lumière les défis et les réalités du monde du cinéma.

Conclusion

La 39ème édition des Goya a été marquée par des choix surprenants et des performances inoubliables. Les gagnants et les perdants ont tous joué un rôle dans l'évolution du cinéma espagnol. Cette cérémonie rappelle que, malgré les échecs, l'essence du cinéma réside dans son impact sur le public.

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