Après dix jours de paralysie nationale, l'Équateur appelle au dialogue. La situation s'intensifie entre la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (Conaie) et le palais présidentiel de Carondelet. Les souvenirs des grèves de 2019 et 2022, qui ont ébranlé les gouvernements précédents, sont encore présents. Cette fois, le président Daniel Noboa reste ferme face aux manifestations.
Dans un message sur les réseaux sociaux, Noboa a dénoncé des actes de violence lors d'une attaque contre un convoi humanitaire qu'il dirigeait. Les manifestants ont affronté les militaires, et la situation s'est détériorée. Actuellement, le centre des manifestations se situe à Imbabura et dans d'autres régions montagneuses, comme Cotopaxi et Pichincha, qui avaient soutenu Noboa lors des élections.
Le déclencheur de cette grève est la suppression des subventions sur les combustibles, un sujet sensible en Équateur. Noboa, comme ses prédécesseurs, a décidé d'éliminer les aides directes au diesel, ce qui impacte particulièrement les communautés indigènes. Ces dernières dépendent de ce combustible pour leurs activités agricoles et le transport.
La Conaie a réclamé la liberté des personnes arrêtées par les forces de l'ordre et l'éclaircissement de la mort d'Efraín Pérez, un indigène kichwa tué lors des manifestations. Ce climat de tension a conduit à des affrontements, faisant de nombreux blessés parmi les forces militaires, qui se plaignent de violences à leur égard.
En réponse à la montée des tensions, Noboa a rapidement envoyé une nouvelle loi économique à l'Assemblée nationale pour renforcer les forces armées et la police. De plus, un état d'exception a été déclaré dans les zones touchées par les manifestations. Un couvre-feu pourrait également être instauré pour tenter de contrôler la situation.
Des appels au dialogue se sont multipliés, notamment de la part des Nations Unies. Après une première réunion infructueuse, une organisation indigène a proposé une trêve pour favoriser les discussions. Quatorze universités ont également offert leurs installations pour accueillir les pourparlers, soulignant l'urgence de la situation.
Bien que les manifestations soient moins intenses que par le passé, la situation demeure fragile. Selon l'analyste politique Matías Abad, la mort d'un indigène a ravivé les tensions. Les marches reprennent dans certaines zones, mais le soutien financier aux manifestants reste incertain. Le gouvernement semble avoir trouvé des moyens d'entraver le flux d'argent vers les protestataires.
Le principal parti d'opposition, la Révolution Citoyenne, a appelé ses membres à soutenir les manifestations. Son leader, Luisa Gonzáalez, a affirmé que si nécessaire, les militants seraient prêts à intervenir. La situation en Équateur reste donc à surveiller de près, avec des implications potentielles pour l'avenir politique du pays.
La crise actuelle en Équateur met en lumière les tensions entre le gouvernement et les communautés indigènes. Alors que les manifestations se poursuivent, le besoin de dialogue et de négociations devient impératif. L'avenir politique du pays dépendra de la capacité des deux parties à trouver un terrain d'entente et à éviter une escalade de la violence.