La une du quotidien Granma a réagi avec force face à un événement sans précédent en 66 ans de révolution : le paralysie universitaire à La Havane, qui s'étend à d'autres centres de l'île. Ce mouvement s'oppose à la hausse des tarifs d'Internet dans une société déjà appauvrie. Malgré les démentis des autorités, la situation est critique.
Roberto Morales, un des leaders du PCC, a appelé à "fermer les rangs" face à cette situation, évoquant des souvenirs du 11J, lorsque les Cubains ont manifesté dans les rues. Il a souligné qu'il n'y a pas de place pour l'ingénuité dans ces moments difficiles, tout en utilisant des arguments traditionnels pour justifier la répression.
Manuel Cuesta Morúa, un leader dissident, a expliqué que la protestation émerge de l'intérieur des bastions idéologiques du régime. Les étudiants des facultés de Philosophie, Histoire, et Sociologie ont décidé de ne pas assister aux cours tant que les tarifs d'Internet ne seraient pas réduits.
Les étudiants de La Havane ont été rejoints par d'autres universités de l'île, y compris ceux de la province de Granma. Un manifeste publié sur Facebook par des étudiants de l'Université de Sciences Médicales a mis en avant d'autres demandes, telles que l'accès à l'eau et la qualité de la nourriture. Ils affirment : "Notre voix est légitime et critique, représentant le sentiment du peuple."
Le tarif imposé par Etecsa, l'entreprise de télécommunications, est jugé démesuré. Cela a provoqué des réactions au sein de la FEU, une organisation étroitement liée à la UJC. Même certains enseignants ont exprimé leur soutien aux étudiants, témoignant d'une indignation collective.
Le gouvernement tente de minimiser ou de contrôler les manifestations, contrastant avec les vidéos sur les réseaux sociaux qui montrent des étudiants déterminés à poursuivre leur grève. Un étudiant a déclaré : "Nous sommes les porte-parole du peuple, qui a confiance en nous."
La FEU a souligné que la mauvaise popularité des nouvelles offres d'Etecsa ne découle pas d'une communication déficiente, mais d'une ignorance des impacts sociaux de ces décisions. Ils ont rejeté toute tentative de discréditer leur analyse et leurs demandes.
Cuba traverse une crise systémique avec des répercussions socio-économiques graves. Le tarif d'Etecsa est considéré comme le déclencheur de la protestation, résultant d'un ensemble de mesures impopulaires qui frappent les classes ouvrières. Les étudiants se plaignent que le forfait principal d'Etecsa est insuffisant, les obligeant à acheter des paquets supplémentaires à des prix prohibitifs.
La situation est d'autant plus préoccupante que le salaire minimum à Cuba est de 87 dollars. L'historien Armando Chaguaceda a précisé que la base de la société cubaine repose sur un Internet cher et précaire, ce qui exacerbe les tensions sociales.
La montée des tarifs d'Internet à Cuba a provoqué une réaction significative parmi les étudiants et la population. Cette mobilisation met en lumière les frustrations face à une crise persistante. Les étudiants continuent de revendiquer leurs droits, espérant un changement significatif dans la politique gouvernementale.