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Juges et Procureurs en Colère Contre Bolaños : Un Mouvement Non Associatif et "Apolitique" Opte Pour la Grève

Publié le : 26 mai 2025

Le ministre Félix Bolaños a pris ses fonctions avec l'objectif de calmer les relations tendues entre le gouvernement de Pedro Sánchez et le pouvoir judiciaire. Cependant, un an et demi après sa nomination, il est clair que Bolaños n'a pas atteint son but. Au contraire, la carrière judiciaire et fiscale est en émoi à cause des réformes légales adoptées par le gouvernement.

Les réformes impulsées par le ministre de la Justice ont suscité un mécontentement croissant parmi les associations de juges et de procureurs. Un mouvement non associatif a même vu le jour, appelant à une grève en réponse à l'avant-projet de loi organique visant à renforcer les carrières judiciaires. Ce mouvement a été initié par un comité de juges et de procureurs qui ont rédigé une lettre intitulée « Pour l'indépendance judiciaire comme garantie de la démocratie ».

Cette lettre, qui circule dans des groupes de WhatsApp, s'adresse à tous les juges et procureurs, qu'ils soient associés ou non. Elle appelle à soutenir une grève comme réaction légitime face à la réforme proposée. Les signataires estiment qu'il est crucial de maintenir l'indépendance de la justice, en la tenant à l'écart des intérêts politiques.

Dans leur lettre, les juges et procureurs soulignent que les mesures de l'avant-projet ne répondent pas aux véritables problèmes de l'administration de la justice. Ils demandent des réformes qui renforcent leur indépendance et leur professionnalisation. Ils affirment que les modifications proposées nuisent à la professionnalité de la justice et à l'indépendance des processus de sélection.

Les signataires souhaitent également inclure les candidats qui préparent déjà les examens d'accès au tour libre. Ils défendent le système d'accès actuel comme le meilleur garant d'une justice indépendante. Ce mouvement incite les juges et procureurs à faire entendre leur voix et à alerter la société sur la gravité de la situation.

Rafael Ruiz de la Cuesta, l'un des juges coordinateurs, souligne que sans indépendance judiciaire, il n'y a pas d'État de droit. Il considère que la réforme attaque des aspects fondamentaux de cette indépendance. De plus, il met en garde contre le risque d'un contrôle politique accru sur les carrières judiciaires, ce qui pourrait miner la justice.

Ruiz de la Cuesta insiste sur le fait que pour renforcer la justice, il suffirait d'ouvrir 350 postes chaque année pendant une décennie. Selon lui, le système d'accès actuel ne pose pas de problème et il n'y a pas de justification pour ces changements. Il craint que cette réforme n'entraîne des reculs permanents dans l'indépendance judiciaire.

Plusieurs associations, dont l'Association Professionnelle de la Magistrature et l'Association de Fiscales, ont publié un communiqué dénonçant cette réforme comme un retour en arrière sérieux pour l'État de droit. Elles affirment qu'elle affecte gravement l'indépendance judiciaire et augmente les risques de politisation de la justice.

Ces associations ont déjà prévu un premier arrêt de travail le 11 juin et envisagent d'envoyer des rapports critiques sur l'avant-projet au Parlement Européen et au Conseil de l'Europe. Leur objectif est d'activer les canaux européens pour dénoncer les dangers que ces réformes représentent pour l'indépendance judiciaire.

La situation actuelle met en lumière les fractures au sein du système judiciaire espagnol. Les juges et procureurs s'unissent pour défendre leur indépendance face à des réformes perçues comme menaçantes. Leurs actions visent à protéger non seulement leur profession, mais aussi les fondements de la démocratie en Espagne.

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