Risques Croissants Pour La Grossesse Et L'Accouchement À Gaza Sous Blocus Et Bombardements Israéliens

Risques croissants pour la grossesse et l'accouchement à Gaza

Dans un contexte de guerre dévastatrice à Gaza, les nouveau-nés et les femmes enceintes sont gravement touchés par les conditions difficiles. Les pénuries alimentaires aiguës ont conduit l'ONU à déclarer qu'un bébé sur dix est malnutri ou prématuré. De plus, les cas de fausses couches, de mortinaissances et d'anomalies congénitales sont en hausse.

Conditions de vie alarmantes

À l'hôpital Nasser, situé à Khan Younis, Malak Brees, enceinte de sept mois, exprime ses craintes face aux bombardements israéliens. Elle redoute de perdre son bébé à cause d'une éventuelle naissance prématurée. "Je crains que mes eaux ne soient pas suffisantes pour le développement de mon enfant", confie-t-elle.

Malak n'avait pas prévu de concevoir son deuxième enfant. Elle a perdu beaucoup de liquide amniotique, mettant ainsi son bébé en danger. Les médecins lui ont expliqué que cela était dû à la malnutrition et à l'épuisement, laissant son sort entre les mains de Dieu.

Accouchements en danger

La situation pour les accouchements est également critique. Depuis le 2 mars, le blocus total imposé par Israël a limité l'accès aux soins médicaux de base. Les femmes accouchent souvent dans des conditions précaires, sans assistance médicale. Sandra Killen, infirmière américaine, souligne que les femmes qui accouchent par voie vaginale sont souvent renvoyées chez elles après seulement trois à quatre heures.

Les femmes ayant subi une césarienne sont également libérées trop rapidement, parfois avec des bébés nécessitant des soins particuliers. "Ces bébés sont envoyés chez eux alors qu'ils devraient être en soins intensifs", déclare-t-elle. L'hôpital Nasser, déjà débordé, a dû faire face à un afflux de patients après la destruction de l'hôpital européen.

État psychologique des mères

Les femmes enceintes à Gaza vivent un stress immense. Dr Ahmad al-Farra, responsable des soins pédiatriques, évoque la tristesse de ces femmes conscientes que leurs bébés ne reçoivent pas les soins nécessaires. "Elles s'attendent à ce que leurs bébés souffrent de complications", explique-t-il.

En plus de cela, les mères s'inquiètent de leur capacité à allaiter ou à obtenir du lait maternisé, en raison de la pénurie alimentaire persistante. Aya al-Skafi, dont la fille Jenan est décédée, témoigne de sa lutte pour nourrir son bébé à cause de la malnutrition.

Des histoires déchirantes

Les récits de mères à Gaza sont déchirants. Une première mère a accouché seule dans un camp de tentes à cause des bombardements. Une autre a perdu son bébé après avoir eu des difficultés à allaiter. Sandra Killen, qui a travaillé avec ces femmes, souligne l'augmentation de la désespérance et des idées suicidaires.

Les familles nombreuses sont la norme à Gaza, mais l'absence de soutien familial dans les camps de déplacés rend la situation encore plus difficile. Jomana Arafa, qui a donné naissance à des jumeaux, a tragiquement perdu sa vie avec ses bébés lors d'une frappe israélienne.

Conclusion

À Gaza, la grossesse et l'accouchement, autrefois des moments d'anticipation, sont désormais synonymes de stress et de peur. Les nouveau-nés, au lieu de représenter l'espoir, incarnent la lutte pour la survie dans un environnement hostile. Les femmes et leurs bébés méritent un soutien et des soins appropriés dans ces moments critiques.