La situation s'aggrave au sein d'une organisation légale canadienne suite à l'annulation d'une invitation faite à un entrepreneur syrien canadien. Cette décision a provoqué une seconde démission très médiatisée, celle de la trésorière Sheila Gibb. Elle a annoncé sa démission de la Society of Advocates mardi.
Sheila Gibb, trésorière de la Society of Advocates depuis juin 2024, devait devenir vice-présidente. Cependant, elle a décidé de quitter le groupe exécutif et le conseil d'administration. Dans une déclaration publiée en ligne, Gibb a exprimé que l'annulation du discours principal de Tareq Hadhad, un entrepreneur devenu réfugié, a causé "blessure et traumatisme" à de nombreux membres de la communauté.
Elle a souligné que l'organisation, qui prône la diversité et l'inclusion, devait créer des espaces où tous se sentent les bienvenus. Gibb a déclaré : "Nous n'avons pas réussi à créer cet espace lors du dîner de fin de mandat cette année."
La démission de Gibb fait suite à celle de la présidente entrante, Sheree Conlon, qui a également quitté son poste. Dans une lettre adressée à CBC News, Conlon a affirmé que la Society of Advocates avait "abandonner ses valeurs" en annulant l'invitation à Hadhad. Cette décision a été prise après des préoccupations soulevées par certains membres concernant la position de Hadhad sur Gaza.
Hadhad a qualifié les actions d'Israël de "génocide". Cependant, certains avocats, dont Jonathan Lisus, ont critiqué Hadhad pour son "point de vue unilatéral" sur le conflit, notant son silence sur les victimes israéliennes.
Dans sa déclaration, Gibb a exprimé sa conviction que Hadhad avait été "tenu à un standard que d'autres intervenants n'ont pas eu". Elle a ajouté que cette décision avait eu un "effet dissuasif". Selon elle, il est essentiel que la Society of Advocates puisse accueillir des perspectives variées et des discussions difficiles.
Gibb a également souligné l'importance de ces valeurs fondamentales, surtout dans un contexte mondial de polarisation croissante et de risques pour notre système de justice et notre démocratie.
Tareq Hadhad a déclaré qu'il n'avait pas reçu d'excuses personnelles de la part de l'organisation. Cependant, il a exprimé sa gratitude pour le soutien qu'il a reçu de nombreux membres de la communauté légale. Concernant son point de vue sur Gaza, Hadhad a insisté sur le fait qu'il ne fallait pas interpréter son empathie pour un groupe comme une indifférence envers un autre.
Il a affirmé : "Je crois que pleurer la souffrance d'un groupe ne signifie pas exclure un autre... cela inclut les civils en Syrie, à Gaza, en Israël, en Ukraine et partout où les gens sont pris dans la violence."
La démission de Sheila Gibb et de Sheree Conlon souligne les tensions croissantes au sein de la Society of Advocates face à des questions délicates. L'annulation de l'invitation de Hadhad a mis en lumière des enjeux de diversité et d'inclusion qui méritent une attention particulière. La situation reste à suivre de près pour comprendre les implications futures sur l'organisation et ses membres.