Le département d'État américain a révoqué les visas des membres du groupe mexicain Los Alegres del Barranco pour avoir "glorifié un roi de la drogue". Cette décision a été annoncée par le sous-secrétaire d'État Christopher Landau, qui a souligné l'importance de cette mesure.
Lors d'un concert récent à Zapopan, au Mexique, le groupe a projeté l'image d'El Mencho, le leader du Cartel de Jalisco Nouvelle Génération (CJNG), sur un écran. Ce cartel est considéré comme l'un des plus redoutés dans le monde du trafic de drogue.
Les États-Unis ont classé le CJNG parmi les organisations terroristes étrangères dans le cadre d'une stratégie visant à "assurer l'élimination totale" de ces groupes. Landau a précisé que "la dernière chose dont nous avons besoin est un tapis de bienvenue pour ceux qui exaltent les criminels".
Le concert où l'image d'El Mencho a été affichée a suscité l'indignation des autorités américaines et mexicaines. Ce moment a coïncidé avec une performance d'une chanson qui le décrit comme "un homme de guerre qui aime sa famille".
Les narcocorridos, ces chansons qui célèbrent les chefs de cartel, sont courantes au Mexique. De nombreux groupes de musique norteña, souvent engagés par des barons de la drogue, composent ces morceaux. Ils sont souvent payés pour jouer lors de fêtes privées, souvent organisées par des personnes liées aux cartels.
Los Alegres del Barranco ne se limite pas à une seule chanson. Ils ont également un morceau intitulé "The 701", qui parle de Joaquín "El Chapo" Guzmán, le chef du cartel de Sinaloa. Ce morceau décrit El Chapo comme "l'homme le plus recherché au monde".
La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a critiqué le groupe, déclarant que "cela ne devrait pas arriver, ce n'est pas bien". Elle a demandé une enquête sur l'incident. Le chanteur du groupe a exprimé sa satisfaction d'être mentionné lors de la conférence de presse de la présidente.
Dans une vidéo sur TikTok, il a remercié ses fans pour leur soutien, affirmant que c'était "trop cool" d'être à l'honneur. Cet incident soulève des questions sur la responsabilité des artistes face à la culture de la violence.
La révocation des visas de Los Alegres del Barranco met en lumière les tensions entre la musique populaire et les autorités. Alors que la culture des narcocorridos continue de prospérer, les conséquences de ces actions pourraient avoir un impact durable sur la scène musicale mexicaine.