La guerre commerciale américaine menace les progrès du Canada en matière de stabilité financière, selon la Banque du Canada.

Introduction

La Banque du Canada a récemment exprimé des préoccupations concernant l'impact d'une guerre commerciale avec les États-Unis sur la stabilité financière du Canada. Alors que la situation financière des ménages et des entreprises canadiennes montrait des signes d'amélioration, cette guerre commerciale pourrait inverser ces progrès. Le rapport souligne l'importance des mesures proactives prises par les Canadiens pour maintenir leur résilience économique.

État actuel de la situation financière

Au début de l'année, les ménages canadiens avaient, en moyenne, moins de dettes par rapport à leurs revenus que l'année précédente. Les dépôts d'insolvabilité des entreprises avaient également chuté de manière significative. Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré que le système financier du pays a fait face à des chocs sans précédent et a prouvé sa résilience.

Malgré cette résilience, la guerre commerciale initiée par les États-Unis a accru les risques globaux. Macklem a averti que la politique commerciale américaine, devenue de plus en plus protectionniste, réduit les perspectives de croissance économique mondiale. Il a souligné que cette situation représente une menace sérieuse pour l'économie canadienne.

Impact des tarifs sur les ménages

Les incertitudes entourant les tarifs peuvent avoir des conséquences graves pour les Canadiens. Si ces tarifs persistent, la Banque du Canada prévoit que les Canadiens pourraient avoir des difficultés à honorer leurs paiements hypothécaires, atteignant des niveaux d'arriérés jamais vus depuis des générations. Un scénario pessimiste pourrait voir les arriérés hypothécaires dépasser 0,5 %.

Bien que des soutiens gouvernementaux puissent atténuer l'impact, il n'est pas encore clair dans quelle mesure ces aides seront étendues. Le rapport de la Banque souligne également que les scénarios de stress économique, comme ceux de l'FMI, prévoient des baisses significatives du PIB et des hausses du taux de chômage.

État des ménages non hypothécaires

Les ménages sans hypothèque montrent également des signes de stress économique. Les dettes de cartes de crédit et de prêts automobiles en retard de plus de 60 jours ont dépassé les niveaux d'avant la pandémie. Cela contraste avec les ménages hypothécaires, qui restent en dessous des moyennes historiques en matière de paiements en retard.

La Banque du Canada a noté que la part des ménages sans hypothèque en retard de paiement continue d'augmenter. Cela indique une tendance inquiétante, surtout si la guerre commerciale se prolonge, augmentant les risques pour ces ménages plus vulnérables.

Perspectives pour l'avenir

Les niveaux d'endettement au Canada demeurent élevés, ce qui crée des risques accrus si la guerre commerciale persiste. Environ 15 % des actifs des banques canadiennes proviennent de prêts à des ménages ou entreprises dans des secteurs sensibles au commerce. Cependant, les banques sont bien positionnées pour absorber des pertes plus élevées grâce à des réserves de capital plus importantes.

Le gouverneur Macklem a conclu que, malgré la résilience du système financier, une vigilance constante est nécessaire. Les incertitudes concernant la durée et l'ampleur des tarifs rendent difficile l'anticipation des risques pour le système financier canadien.

Conclusion

En résumé, la situation financière des Canadiens est à un carrefour critique face aux défis posés par la guerre commerciale. La Banque du Canada met en lumière la nécessité de mesures proactives pour naviguer dans cette incertitude. Les impacts potentiels sur l'économie pourraient être significatifs, et la vigilance est essentielle pour maintenir la stabilité financière.