Le risque de guerre nucléaire entre l'Inde et le Pakistan est un sujet qui suscite de vives inquiétudes. Bien que les tensions militaires soient fréquentes, la possibilité d'un conflit nucléaire demeure un spectre menaçant. Cet article explore les dynamiques de cette relation complexe et les implications d'une telle escalade.
La dernière confrontation entre l'Inde et le Pakistan a été marquée par l'absence de ultimatums et de déclarations belliqueuses. Cependant, les signaux militaires et la médiation internationale ont rappelé la fragilité de la stabilité régionale. La situation actuelle évoque des souvenirs d'un passé où des incidents ont failli mener à une guerre nucléaire.
Un rapport de 2019 a même envisagé un scénario où un attentat terroriste en Inde déclencherait un échange nucléaire avec le Pakistan. Ce type de crise rappelle à quel point les tensions peuvent rapidement dégénérer, même sans provocations directes.
Les deux pays possèdent environ 170 armes nucléaires chacun, selon le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri). En janvier 2024, le monde comptait plus de 12 121 ogives nucléaires, avec une majorité détenue par les États-Unis et la Russie. La plupart des arsenaux indiens et pakistanais sont basés sur des missiles terrestres, bien que des triades nucléaires soient en développement.
Christopher Clary, expert en affaires de sécurité, souligne que l'Inde a un avantage qualitatif en matière de capacités navales nucléaires. Pakistan, en revanche, n'a pas investi autant dans le développement de sous-marins nucléaires, ce qui crée un déséquilibre dans leur posture stratégique.
Bien que le Pakistan n'ait jamais formellement établi de doctrine nucléaire, des déclarations officielles indiquent des lignes rouges claires. En 2001, Khalid Kidwai a défini des seuils tels que la perte territoriale majeure ou la destruction d'actifs militaires clés. En revanche, l'Inde a adopté une politique de non-utilisation en premier, bien que cette position ait évolué au fil des ans.
Des ambiguïtés demeurent, notamment après les déclarations de l'ancien ministre de la Défense indien, Manohar Parrikar, qui a suggéré que l'Inde ne se sentait pas liée par cette politique. Cela soulève des questions sur la crédibilité à long terme de leur doctrine nucléaire.
Les experts s'accordent à dire que l'escalade nucléaire peut survenir par accident. Des erreurs humaines, des cyberattaques ou des défaillances techniques peuvent déclencher des conflits. Un incident en mars 2022, où l'Inde a tiré accidentellement un missile, pourrait avoir eu des conséquences désastreuses si les tensions avaient été plus élevées à ce moment-là.
Malgré ces risques, Clary estime que tant qu'il n'y a pas de combat terrestre majeur, le danger d'utilisation nucléaire reste relativement faible. Les deux nations sont conscientes des conséquences d'un tel conflit, ce qui limite leur volonté d'escalader.
En somme, bien que le risque de guerre nucléaire entre l'Inde et le Pakistan soit présent, il demeure relativement faible dans le contexte actuel. Les deux nations semblent conscientes des dangers d'une escalade et continuent de naviguer dans ces tensions avec prudence. Cependant, la présence d'armes nucléaires reste une source de risque constant, et tout incident imprévu pourrait changer la donne.