La situation en Sudan du Sud devient de plus en plus alarmante. Des bombes à barils, contenant un liquide hautement inflammable, ont été utilisées lors de frappes aériennes, selon les déclarations des Nations Unies. Cette violence croissante menace de plonger le pays, le plus jeune du monde, dans une nouvelle guerre civile.
Nicholas Haysom, responsable de la mission de l'ONU en Sudan du Sud, a souligné que des combats récents entre l'armée et la milice rebelle, connue sous le nom de White Army, avaient causé des pertes humaines importantes. Les bombardements aériens persistants ont entraîné des "brûlures horribles" et des "victimes significatives".
Haysom a averti qu'un nouveau conflit effacerait tous les progrès réalisés depuis l'accord de paix de 2018. Cela aurait des conséquences dévastatrices non seulement pour Sudan du Sud, mais pour toute la région, qui ne peut se permettre une nouvelle guerre.
La relation entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar s'est détériorée au fil des ans, alimentée par des tensions ethniques. En mars dernier, plusieurs alliés de Machar ont été arrêtés, ce que ses partisans ont qualifié de "violation grave" de l'accord de paix. Ces tensions ont été exacerbées par les récents affrontements entre l'armée et la White Army.
Les allégations de bombardements chimiques ont également émergé. Le commissaire du comté de Nasir, James Gatluak Lew, a rapporté que des bombardements avaient été effectués avec des dispositifs contenant des produits chimiques inflammables.
Le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, a confirmé une opération militaire dans la région, tout en insistant sur le fait que les frappes étaient ciblées contre la White Army. Cependant, Haysom a déclaré que les civils, y compris les femmes et les enfants, avaient été gravement touchés, avec environ 63 000 personnes forcées de fuir leurs foyers.
La violence s'intensifie alors que le pays se prépare à des élections l'année prochaine. Haysom a également noté que la désinformation et les discours de haine aggravent les tensions ethniques et la peur parmi les populations.
La mission de l'ONU, qui supervise environ 18 000 casques bleus, s'engage dans une diplomatie intensive pour éviter un retour à la guerre civile. Pendant ce temps, Machar accuse l'Ouganda d'avoir violé l'embargo sur les armes de l'ONU en menant des frappes aériennes en Sudan du Sud.
Dans une lettre adressée à l'ONU, Machar a affirmé que les forces ougandaises participaient à des frappes contre des civils dans plusieurs comtés. Bien que l'Ouganda ait déclaré avoir déployé des troupes à la demande du gouvernement de Kiir, Juba a nié cette intervention.
La situation en Sudan du Sud est critique et nécessite une attention internationale immédiate. Les tensions croissantes, les violations des droits humains et la menace d'un nouveau conflit doivent être traitées pour préserver la paix fragile dans la région.