Les rues de l'Espagne se préparent à résonner, 22 ans après, pour la paix dans un nouveau mouvement antimilitariste. Ce mouvement s'inspire des manifestations historiques de 2003 contre l'invasion de l'Irak et le soutien du gouvernement Aznar aux États-Unis. Aujourd'hui, il s'agit de mobiliser pour freiner le plan de réarmement de l'Espagne et de l'Union Européenne.
Le but est de mettre la pression sur Pedro Sánchez pour stopper la "dérive belliciste" que représente l'augmentation des dépenses militaires. Le gouvernement a porté l'investissement en défense à "2% du PIB". Un mois de juin chaud s'annonce avec des milliers de personnes dans les rues.
Parmi la foule, une partie du gouvernement de coalition brandira la pancarte contre la décision de l'autre partie. Des partis comme Izquierda Unida (IU) et d'autres joueront un rôle clé dans l'organisation de ces manifestations. Ils seront présents avec leurs figures de proue.
De même, Podemos, membre du bloc d'investiture de Sánchez, soutient ces appels. Les premières manifestations contre le réarmement sont déjà programmées. Andalousie sera la pionnière avec une manifestation à Séville le 31 mai, suivie par celle de Madrid le 7 juin.
Le grand événement contre l'escalade militaire se tiendra à Madrid les 20 et 21 juin. Une "contre-coupure" se déroulera avant la réunion de l'OTAN à La Haye, où de nouveaux objectifs de dépenses pourraient être fixés. Le mouvement contre le réarmement organise une "conférence pour la paix" dans toutes les capitales européennes.
Cette conférence inclura des activités et des tables rondes pour dénoncer le militarisme. Ce sera une vitrine pour les principaux leaders de la gauche alternative, notamment ceux d'IU, tandis que le rôle de Sumar reste à définir. Podemos n'a pas encore confirmé sa présence, mais une manifestation à Bruxelles contre l'OTAN est également prévue.
En Catalogne, la première protestation prend forme avec un événement prévu à Barcelone mi-juin. Ce format diffèrera des marches à Séville et Madrid. La campagne de protestations est le résultat de mois de travail en coulisses, où partis de gauche, associations, syndicats et ONG ont uni leurs forces pour créer une conscience sociale.
Les contacts ont commencé lorsque l'Union Européenne a poussé à augmenter le budget de défense. Des plateformes "pour la paix" et "contre le réarmement" émergent dans plusieurs communautés autonomes. Les initiatives de Madrid, Catalogne, Andalousie et Aragon sont déjà établies.
Ces plateformes se regrouperont bientôt en une structure "étatique" pour coordonner les actions collectives. L'objectif est de créer une dynamique de mobilisation qui se poursuivra après l'été, en mettant la pression lors des discussions budgétaires. Les sources affirment que le travail se fait "à long terme" pour établir un mouvement pour la paix.
Le responsable de l'international d'IU, Fran Pérez, souligne la diversité du mouvement. Des groupes pour l'objection de conscience, des associations pour la paix, et des mouvements sociaux liés au féminisme et à l'écologie sont mobilisés. Il avertit que "si nous ne nous mobilisons pas dans la rue, les gouvernements ne changeront pas d'attitude".
Le 15 février 2003, des manifestations massives ont eu lieu en Espagne contre l'invasion de l'Irak, rassemblant des centaines de milliers de personnes sous le slogan "Non à la guerre". La participation massive s'est répétée dans de nombreuses villes.
Des figures politiques comme José Luis Rodríguez Zapatero et Gaspar Llamazares, ainsi que de grands syndicats et des acteurs, ont été au cœur de ces manifestations. Ces derniers, avec Almodóvar et Bardem en tête, ont popularisé le slogan "Non à la guerre" lors de la cérémonie des Goya cette année-là.
Le mouvement actuel pour la paix en Espagne s'inspire des luttes passées. Il vise à mobiliser la population contre le réarmement et à créer une dynamique de changement. La diversité des acteurs impliqués et l'engagement croissant de la société civile sont des éléments clés pour réussir cette mobilisation.