Le 1er mars 2022, lors d'un discours devant un Parlement Européen encore sous le choc de l'invasion russe de l'Ukraine, Josep Borrell a déclaré que nous assistions à la naissance de l'Europe géopolitique. Aujourd'hui, presque trois ans plus tard, cette Europe semble toujours hésitante, tandis que les médias russes évoquent des bombardements atomiques sur Londres.
Le retour de Trump au pouvoir et son accord avec Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine soulignent le manque de leadership en Europe. L'UE a perdu trois années précieuses, se retrouvant sans un plan de sécurité commun, sans voix sur la scène mondiale. Cela montre que l'Europe est délaissée par les grandes puissances.
Il a suffi de 80 minutes de conversation entre Trump et Poutine pour remettre en question des décennies d'atlantisme. Ce fait illustre la nécessité pour l'Europe de s'organiser et de prendre sa propre sécurité en main, plutôt que de dépendre des États-Unis.
Les armées occidentales, souvent engagées dans des missions de paix, ne sont pas préparées à une guerre totale. Les soldats ukrainiens formés en Europe se plaignent de ne pas avoir reçu l'entraînement nécessaire pour faire face aux défis du champ de bataille moderne. Par exemple, peu d'entre eux sont formés à l'utilisation de drones, un outil essentiel dans le conflit actuel.
Les budgets de défense des pays de l'UE restent insuffisants, et l'industrie militaire est presque désarmée. La différence de dépenses entre la Pologne et l'Espagne illustre bien ce fossé : 4,12 % du PIB pour la Pologne contre seulement 1,28 % pour l'Espagne. Cela montre un manque de prise de conscience des menaces réelles.
Mark Rutte, le secrétaire général de l'OTAN, a averti que l'Europe n'a que cinq ans pour se réarmer. L'axe franco-allemand, autrefois central, ne dirige plus. Emmanuel Macron a souvent parlé d'une autonomie européenne, mais peu de progrès ont été réalisés, laissant l'Europe vulnérable.
L'accord entre Trump et Poutine rappelle des pactes historiques qui ont marginalisé l'Europe dans les décisions cruciales. L'Europe doit maintenant gérer seule la sécurité post-guerre en Ukraine, sans pouvoir compter sur l'activation de l'article 5 de l'OTAN.
Cette situation est inquiétante, car elle offre à Poutine l'opportunité de déployer ses forces ailleurs pendant que le front ukrainien reste gelé. Les troupes européennes, présentes pour sécuriser cette ligne de front, pourraient se retrouver isolées face à une menace croissante.
Le risque d'un conflit élargi est réel, comme l'indique l'Institut de Recherche sur la Guerre : un gel du conflit pourrait libérer des ressources militaires russes pour de futures invasions. L'Europe doit donc agir rapidement pour éviter des conséquences catastrophiques.
En résumé, l'Europe se trouve à un tournant critique. Les défis de la sécurité, exacerbés par l'inaction et le manque de leadership, nécessitent une réévaluation urgente des priorités. Si l'Europe souhaite jouer un rôle significatif sur la scène mondiale, elle doit prendre des mesures concrètes pour renforcer sa défense et son autonomie.