L'ancien premier ministre Stephen Harper accuse le candidat à la direction libérale Mark Carney de prendre trop de crédit pour sa contribution à la réponse du Canada à la crise financière mondiale de 2008. Cette déclaration survient alors que Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, se présente comme un candidat capable de stabiliser l'économie.
Mark Carney a dirigé la Banque du Canada de 2008 à 2013, avant de rejoindre la Banque d'Angleterre. Ce parcours est un atout majeur dans sa campagne pour remplacer le premier ministre Justin Trudeau. Cependant, Harper remet en question l'impact réel de Carney durant la récession mondiale.
Dans une lettre de collecte de fonds, Harper souligne que Carney n'était pas impliqué dans la gestion quotidienne de l'économie canadienne durant cette période critique, ce qui pourrait nuire à l'héritage de l'ancien ministre des Finances, Jim Flaherty, décédé en 2014.
Harper a exprimé son incrédulité face aux tentatives de Carney de revendiquer des succès qu'il n'a pas réellement influencés. Il a déclaré : « J'ai écouté, avec un scepticisme croissant, les tentatives de Mark Carney de revendiquer des crédits pour des choses dont il avait peu ou pas de responsabilité à l'époque. »
Harper insiste sur le fait que les décisions difficiles durant la crise ont été prises par Flaherty, et non par Carney, ce qui souligne une division croissante au sein du Parti libéral.
En réponse à ces accusations, Carney a affirmé qu'il avait guidé le Canada à travers des périodes économiques turbulentes, protégeant des emplois et renforçant l'économie. Sa campagne met l'accent sur l'importance de l'investissement pour la croissance économique.
Il a également révélé qu'Harper lui avait proposé le poste de ministre des Finances en 2012, ce qui montre une relation plus complexe entre les deux hommes qu'il n'y paraît.
La lettre de Harper a suscité des réactions variées. La femme de Pierre Poilievre, Anaida, a critiqué Carney sur les réseaux sociaux, affirmant qu'il revendiquait l'héritage d'un homme décédé. En revanche, des anciens collaborateurs de Flaherty, comme Chisholm Pothier, ont défendu Carney, affirmant qu'il avait joué un rôle crucial pendant la crise.
Carney a souvent exprimé son admiration pour Flaherty, le qualifiant de mentor et d'ami, ce qui ajoute une dimension personnelle à cette controverse.
Les tensions entre Harper et Carney mettent en lumière des divergences sur la gestion économique du Canada pendant la crise de 2008. Alors que Carney continue de se positionner comme un leader potentiel, les critiques de Harper soulignent les défis qu'il devra surmonter pour gagner la confiance des électeurs. Le Parti libéral se réunira bientôt à Ottawa pour choisir son nouveau leader, et cette controverse pourrait influencer les décisions à venir.