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L'héritière du grand leader abolitionniste se rebelle contre le récit de l'esclavage : "l'idéal suprême de l'homme blanc n'est qu'un mythe"

Publié le : 1 mai 2025

Introduction à l'œuvre d'Ayana V. Jackson

La photographie d'Ayana V. Jackson (née en 1977 dans le New Jersey) plonge dans les racines de son arbre généalogique. Au cours des vingt dernières années, son travail a exploré la diaspora des personnes d'origine africaine, qui ont été contraintes de quitter leur terre natale après l'époque coloniale. Ce parcours artistique vise à dépouiller les connotations négatives et à retrouver une identité.

Un héritage familial puissant

Dans son histoire familiale, William Still, un leader du mouvement abolitionniste, occupe une place centrale. Il est reconnu comme le père du chemin de fer souterrain, un réseau secret permettant aux esclaves de fuir vers le nord des États-Unis ou le Canada. Son grand-père a grandi sous les lois Jim Crow et a fait face à l'apartheid, finissant par devenir directeur d'école dans une communauté du New Jersey.

Ayana a grandi dans cette tradition familiale, où son père était actif dans le mouvement Black Power des années 50. Son éducation a toujours été liée à la communauté noire américaine, et elle a poursuivi ses études à Spelman College, une école d'art pour femmes noires à Atlanta.

Une exposition marquante à Madrid

Ayana V. Jackson a récemment exposé son travail pour la première fois en solo en Europe, à Madrid. Son exposition, intitulée Nosce Te Ipsum: Membrum Fantasma, s'inscrit dans le cadre du festival PHotoEspaña. Cette œuvre examine la figure de la femme afrolatine dans des sociétés comme la Mexique et remet en question l'image de la femme noire dans les archives coloniales.

Le titre de l'exposition, qui signifie Connaître soi-même, se trouve à l'entrée du Musée National d'Anthropologie, où l'exposition est présentée jusqu'au 31 août. Ce musée célèbre son 150ème anniversaire en pleine révision de ses collections, un processus de décolonisation important.

Réflexion sur la décolonisation

Ayana V. Jackson aborde la nécessité de comprendre l'histoire de l'esclavage. Elle affirme que l'esclavage était un système économique et politique qui a permis plusieurs siècles de richesse pour le monde développé. Pour elle, reconnaître que la richesse de l'Europe provient en partie de l'Afrique est essentiel pour une vision plus honnête de notre monde.

Elle souligne l'importance du processus de décolonisation, affirmant que la race est une construction sociale. En acceptant cela, nous pouvons commencer à déconstruire les idées de division qui persistent dans notre société.

Les défis contemporains

Ayana V. Jackson souligne que la société actuelle présente des similitudes avec l'époque coloniale. Elle estime que nous vivons dans une société qui continue de rechercher une main-d'œuvre gratuite ou à bas coût. Ce désir de profit peut mener à des sacrifices inacceptables de notre humanité.

Elle met en garde contre la culture de la division qui prévaut dans de nombreux pays, notamment ceux dirigés par des gouvernements conservateurs. Selon elle, il est crucial de reconnaître notre histoire pour comprendre notre rapport aux autres, qu'ils soient costariciens, venezueliens ou mexicains.

Conclusion

L'œuvre d'Ayana V. Jackson est une invitation à réfléchir sur l'identité, l'héritage et les injustices historiques. À travers sa photographie, elle cherche à reconnecter les afrodescendants à leurs racines et à créer un dialogue sur la représentation et l'égalité. Son travail est essentiel pour comprendre les dynamiques sociales actuelles et la nécessité d'une réflexion collective sur notre passé.

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