En Charente-Maritime, la frégate « L’Hermione » est immobilisée depuis 2021 dans le port de Bayonne en raison de champignons qui affectent sa structure. Actuellement, elle peine à réunir les 5 millions d’euros nécessaires pour sa restauration. Ce problème financier a été mis en lumière par un rapport de la chambre régionale de la Cour des comptes en Nouvelle-Aquitaine.
Le rapport souligne une situation financière très tendue pour l’association Hermione-La Fayette, responsable de la frégate. Il est impératif de trouver des financements privés rapidement pour éviter un naufrage imminent de ce patrimoine maritime.
Le 20 mai, l’association a publié un manifeste appelant à « sauver la frégate ». Elle espérait obtenir une première enveloppe de 1,5 million d’euros avant le 30 juin. Cependant, le montant total pour réparer « L’Hermione » s’élève encore à près de 4,5 millions d’euros. Les signataires ont averti que si ces fonds n’étaient pas trouvés, la frégate pourrait ne jamais renaviguer.
La juridiction financière a examiné la période de 2018 à 2023, révélant que les résultats nets de l’association ont été constamment négatifs. De plus, son chiffre d’affaires a été divisé par deux depuis 2020, tandis que son endettement a atteint plus de 4 millions d’euros cette année.
La chambre régionale de la Cour des comptes remet en question le modèle hybride de « L’Hermione », qui est censé être un bateau-musée navigant. L'exploitation de la frégate doit générer des résultats suffisants pour éviter les aides extérieures. Depuis le début de l’aventure, près de 18,9 millions d’euros ont été financés par les collectivités.
Les magistrats ont noté qu’aucune provision pour l'entretien majeur de la frégate n'était présente au bilan de l’association à la fin de l’exercice 2019. Cette situation soulève des questions sur la gestion financière de l'association et sur sa capacité à maintenir un bateau-musée viable.
Le rapport évoque des perspectives sombres pour l’avenir de « L’Hermione ». Si la frégate devait rester à quai et devenir un bateau-musée, l’association Hermione-La Fayette risquerait de disparaître. Dans ce cas, son patrimoine pourrait être transféré à une structure publique créée spécifiquement pour cela.
Il reste à trouver des collectivités prêtes à relever ce défi. Dans sa réponse aux magistrats, l’association défend la viabilité de son modèle hybride, affirmant avoir généré plus de 70 millions d’euros de recettes depuis 1992, malgré une baisse de près de 70 % des recettes de billetterie entre 2018 et 2023.
La situation de « L’Hermione » est un exemple des défis financiers auxquels font face les projets culturels. La nécessité de trouver des financements privés est plus pressante que jamais. Le sort de cette frégate emblématique dépendra de la capacité de l’association à mobiliser des ressources et à garantir son avenir.