La situation actuelle du marché des fruits de mer au Canada devient de plus en plus complexe avec l'annonce de nouveaux tarifs par la Chine. Ces mesures risquent d'affecter gravement les vendeurs de homards, notamment ceux qui proposent des produits frais. Cette situation s'inscrit dans un contexte de tensions commerciales déjà exacerbées avec les États-Unis.
La Chine a décidé d'imposer des tarifs de 25% sur plusieurs produits de la mer canadiens à compter du 20 mars. Nat Richard, directeur exécutif de l'Association des transformateurs de homards, a exprimé son choc face à cette décision. Bien que des représailles étaient attendues, la rapidité de cette annonce a surpris de nombreux acteurs du secteur.
Les produits touchés incluent le crabe, les crevettes et le homard. Richard a souligné que, bien que la Chine ne représente que 3 % des exportations de homard congelé, le marché du homard vivant est crucial. "La Chine est le plus grand marché", a-t-il affirmé, rivalisant avec les États-Unis en termes de demande.
Les tarifs chinois viennent s'ajouter à l'incertitude déjà présente due aux tarifs américains. Geoff Irvine, directeur exécutif du Conseil canadien du homard, a mentionné que la planification pour la saison de printemps devient difficile. En 2024, les États-Unis et la Chine représentaient ensemble 83 % des exportations canadiennes de homard.
Les inquiétudes grandissent, surtout avec l'arrivée de la saison de pêche. Richard a noté que des tarifs américains pourraient être imposés en plein milieu de la saison, ce qui serait "très dangereux" pour l'industrie. La situation actuelle crée une anxiété supplémentaire parmi les producteurs.
Stewart Lamont, directeur général de Tangier Lobster Company, a exprimé sa déception face aux nouveaux tarifs chinois. Bien qu'il ne soit pas surpris, il a souligné que la guerre commerciale avec les États-Unis a déjà absorbé beaucoup d'énergie. "Nous n'avons presque pas eu le temps de nous préparer", a-t-il déclaré.
Sa société a cependant travaillé à la diversification de ses marchés depuis 30 ans, ne vendant plus aux États-Unis depuis deux ou trois ans. "C'est une leçon : il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier", a-t-il ajouté, soulignant l'importance de la diversification.
La situation actuelle dans l'industrie du homard au Canada est préoccupante. Les nouveaux tarifs chinois, combinés aux incertitudes liées aux États-Unis, créent un environnement commercial difficile. Les acteurs du secteur doivent naviguer dans cette complexité tout en cherchant à diversifier leurs marchés pour atténuer les impacts de ces décisions.