Un homme de Colombie-Britannique a été acquitté d'agression sexuelle après avoir invoqué l'automatism causé par des champignons hallucinogènes. Ce cas, jugé inhabituel par le tribunal, met en lumière l'histoire juridique complexe entourant la violence et les comportements involontaires.
Le 15 mars 2019, Leon-Jamal Daniel Barrett a pris des champignons hallucinogènes et s'est convaincu que son seul moyen de sauver l'humanité était d'avoir des relations sexuelles avec une femme choisie par Dieu. Cette prise de conscience a conduit à des événements tragiques.
Barrett a attendu chez lui cette femme, mais face à l'absence de celle-ci, il est sorti et a rencontré une inconnue. Il a ensuite tenté de l'agresser, ce qui a conduit à son arrestation. Dans son jugement, le juge Timothy Hinkson a noté que Barrett était dans un état d'intoxication extrême, ce qui a influencé son comportement.
En mars 2025, le juge Hinkson a acquitté Barrett en raison de son état d'automatism, affirmant qu'il n'était pas pénalement responsable. Cette décision a été rendue possible par une modification du Code criminel canadien en 2022, qui a abrogé des restrictions sur l'utilisation de l'intoxication extrême comme défense.
Ce jugement soulève des questions importantes sur la responsabilité pénale des individus en état d'intoxication. Bien que le juge ait souligné que Barrett avait commis les actes reprochés, il a déterminé qu'il n'était pas conscient de ses actions.
La victime de Barrett a subi des blessures physiques et psychologiques lors de l'agression. Elle a crié et s'est battue pour se défendre, mais a été blessée dans le processus. Le juge a reconnu que cette expérience a eu un impact durable sur sa vie.
Le jugement a suscité des réactions mitigées, certains experts juridiques s'inquiétant des implications pour les victimes d'agressions. Isabel Grant, professeure de droit, a exprimé ses préoccupations quant à la perception de la culpabilité dans de telles affaires.
Le cas de Barrett s'inscrit dans un débat plus large sur l'intoxication extrême et la responsabilité criminelle. En 1994, une décision de la Cour suprême du Canada avait déjà suscité une controverse similaire, conduisant à l'introduction de la section 33.1 du Code criminel.
La récente abrogation de cette section a permis des défenses basées sur l'intoxication, mais a également soulevé des préoccupations quant à la protection des victimes et à l'équilibre entre la justice et la responsabilité individuelle.
Le cas de Leon-Jamal Daniel Barrett met en lumière des enjeux complexes liés à l'intoxication et à la responsabilité criminelle. Bien que le juge ait acquitté Barrett, les conséquences de ses actes continuent d'affecter sa victime. Ce jugement soulève des questions essentielles sur la façon dont le système judiciaire traite les cas d'agression dans des contextes d'intoxication extrême.