Rodrigo Duterte, ancien président des Philippines, se retrouve dans une situation délicate à l'approche de son 80ème anniversaire. Arrêté à son retour de Hong Kong, il fait face à un mandat d'arrêt émis par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour des crimes présumés liés à sa guerre contre la drogue. Cette tournure des événements soulève de nombreuses questions sur son pouvoir et son héritage.
À son arrivée à Manille, Duterte a été accueilli par la police philippine. Le mandat d'arrêt de la CPI, déjà en possession du gouvernement philippin, a été exécuté rapidement. L'ancien président, visiblement affaibli, a été transféré vers une base aérienne pour être ensuite conduit à La Haye. Cette arrestation a pris de court ses avocats et sa famille, qui ont dénoncé un manque de base légale pour cette action.
Les avocats de Duterte ont affirmé que son état de santé fragile était ignoré. Ils ont plaidé que l'arrestation était injustifiée, mais les autorités ont avancé que la situation était désormais hors de contrôle. Cette arrestation marque un tournant significatif dans la lutte contre l'impunité aux Philippines.
Durant son mandat, Duterte a formé une alliance avec la famille Marcos, espérant que cela le protégerait une fois hors du pouvoir. Sa fille Sara était bien positionnée pour le remplacer, tout comme Bongbong Marcos, fils de l'ancien dictateur. Les deux familles ont convenu de s'unir pour accéder aux plus hautes fonctions, avec l'espoir que Sara succéderait à Bongbong aux prochaines élections.
Cette stratégie a porté ses fruits, les deux candidats remportant leurs postes avec une large marge. Cependant, la relation entre les Duterte et les Marcos s'est détériorée, notamment après des tensions liées à des demandes de pouvoir au sein du gouvernement. Ces conflits internes ont ouvert la voie à des manœuvres politiques qui ont finalement conduit à l'arrestation de Duterte.
La CPI enquête sur les meurtres extrajudiciaires durant la présidence de Duterte, une situation qui a conduit à son retrait de la juridiction de la cour en 2019. Malgré cela, la CPI a affirmé avoir le droit d'enquêter sur des crimes présumés commis avant ce retrait. En 2021, une enquête officielle a été lancée, mais le président Marcos a d'abord refusé de coopérer.
Ce refus a changé après l'effondrement de l'alliance entre Duterte et Marcos. Des tensions croissantes ont été observées, culminant avec des menaces de violence au sein même du gouvernement. La situation politique est devenue instable, avec des implications sérieuses pour l'avenir des Duterte dans la politique philippine.
Actuellement, la popularité de Duterte demeure forte dans certaines régions des Philippines. Des manifestations contre son arrestation pourraient survenir, alimentées par des accusations de violation de la souveraineté nationale. Sara Duterte a déjà exprimé son mécontentement face à l’arrestation de son père, qualifiant cela de soumission à des puissances étrangères.
Les élections de mi-mandat en mai seront un test crucial pour les deux clans. Marcos a affirmé respecter les engagements du pays envers Interpol, mais a évité de mentionner que l'arrestation était liée à un mandat de la CPI. Cette situation soulève des interrogations sur le rôle de la CPI et son impact sur la politique philippine.
La chute de Duterte, autrefois puissant, illustre les complexités de la politique philippine. Son arrestation et l'enquête de la CPI pourraient avoir des répercussions durables sur le paysage politique du pays. Le conflit entre les Duterte et les Marcos continue d'évoluer, laissant présager un avenir incertain pour les deux familles.