
Peter Sullivan a vécu une expérience traumatisante en passant près de 40 ans en prison pour un crime qu'il n'a pas commis. Récemment libéré, il partage son histoire avec un optimisme remarquable malgré les épreuves qu'il a traversées. Cet article explore son parcours et les défis qu'il doit maintenant relever.
En mai dernier, Peter Sullivan a été libéré, après avoir été condamné pour le meurtre de Diane Sindall, un crime qu'il n'a pas commis. Lors de notre entretien, il a évoqué son optimisme et son enthousiasme à retourner à Anfield pour voir Liverpool jouer. Ce moment est d'autant plus précieux qu'il n'a pas pu assister à un match depuis son incarcération en 1986.
La condamnation de Sullivan a été le résultat d'une enquête biaisée, où il a été surnommé "La Bête de Birkenhead". Cette étiquette l'a suivi dans certaines des prisons les plus dures du Royaume-Uni. Pendant son incarcération, il a été isolé des changements majeurs survenus dans la société.
À sa sortie, Sullivan a découvert un monde radicalement différent. Il a décrit les changements technologiques qu'il a dû appréhender, comme les caisses automatiques et l'utilisation des smartphones. Ces innovations lui semblaient étranges, et il a dû apprendre à s'adapter à cette nouvelle réalité.
Il a également constaté que des éléments de la vie quotidienne, tels que la gestion de l'argent, avaient évolué. "Il n'y a plus de DHSS", a-t-il déclaré, soulignant sa surprise face à la modernisation des services. Cela lui a donné l'impression d'être déconnecté du monde pendant des décennies.
Les 14 000 jours passés en prison ont eu un impact profond sur sa santé mentale. Sullivan a expliqué qu'il avait développé un sentiment d'institutionnalisation, se sentant encore prisonnier de ses habitudes. Un matin, il s'est retrouvé assis sur son lit, attendant inconsciemment qu'un gardien vienne le reconduire dans sa cellule.
Cette expérience l'a profondément marqué, et il a exprimé un besoin urgent de réponses concernant son incarcération injuste. Il a perdu sa mère et son père pendant son emprisonnement, ce qui a ajouté à sa douleur. "Je ne peux pas continuer ma vie sans réponses", a-t-il déclaré.
Peter Sullivan espère obtenir une compensation du gouvernement pour les années perdues. Bien que ce montant puisse atteindre 1,3 million de livres, le processus est long et complexe. Contrairement aux détenus coupables qui bénéficient d'un soutien à leur sortie, lui, en tant qu'homme innocent, n'a pas accès à ce type d'aide.
Malgré tout, il reste déterminé à mener une vie modeste et à réaliser ses ambitions. Son avocat a souligné qu'aucun montant ne pourrait compenser la perte de ses 38 années de vie. Sullivan aspire simplement à recommencer sa vie là où il l'a laissée.
Peter Sullivan incarne le combat pour la justice et la résilience face à l'adversité. Bien qu'il ait perdu tant de choses, son espoir de retrouver une vie normale reste intact. Sa quête de réponses et de compensation est un rappel poignant des injustices qui existent dans le système judiciaire.