Le Royaume-Uni a vivement condamné la récente offre de récompense en espèces faite par les autorités de Hong Kong pour aider à l'arrestation d'activistes pro-démocratie vivant en Grande-Bretagne. Dans une déclaration conjointe, le secrétaire aux Affaires étrangères David Lammy et la secrétaire à l'Intérieur Yvette Cooper ont qualifié cette initiative de "transnational repression".
Les autorités proposent entre 25 000 $ (HK$200 000) et 125 000 $ pour des informations menant à l'arrestation de 19 individus, tous des activistes pro-démocratie vivant à l'étranger. La Chine a dénoncé ces critiques comme étant de l'interférence, ayant déjà fait appel à ce type de récompense à trois reprises auparavant.
Les 19 personnes sont accusées d'avoir violé la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020, en réponse aux manifestations anti-gouvernementales de 2019. Les montants des récompenses varient selon les individus. Parmi les offres les plus élevées figurent celles pour Choi Ming-da et Fok Ka-chi, qui, selon la police de Hong Kong, ont géré un canal de médias sociaux nommé "Tuesdayroad".
Le politicien Nathan Law, ancien membre du Conseil législatif de Hong Kong, et l'activiste Yuan Gong-Yi apparaissent également sur les listes. Les premières récompenses ont été émises en juillet et décembre 2023, ciblant Nathan Law, qui a déclaré à la BBC que sa vie est devenue plus dangereuse après l'annonce de la prime.
La troisième série de récompenses a visé six activistes pro-démocratie vivant au Royaume-Uni et au Canada, y compris Tony Chung, l'ancien leader d'un groupe pro-indépendance. Un schéma de visa spécial introduit en 2021 a permis à environ 150 000 résidents de Hong Kong de s'installer au Royaume-Uni, selon le ministère de l'Intérieur.
En novembre dernier, un tribunal de Hong Kong a condamné des dizaines de dirigeants pro-démocratie à des années de prison pour subversion, suite à un procès de sécurité nationale controversé. Ces actions renforcent la pression sur les activistes et soulignent la situation précaire à Hong Kong.
Dans leur déclaration, Mmes Cooper et Lammy ont affirmé que "ce gouvernement continuera de soutenir le peuple de Hong Kong, y compris ceux qui ont fait du Royaume-Uni leur domicile". Ils ont souligné l'importance de protéger les droits, les libertés et la sécurité de ces individus.
La déclaration conjointe a également ajouté que le Royaume-Uni est engagé envers les droits humains, l'État de droit et la sécurité de tous les individus sur son territoire. C'est pourquoi des mesures ont été prises pour rompre les liens avec le système d'extradition de Hong Kong en retirant Hong Kong de la Loi sur l'extradition de 2003.
La situation à Hong Kong continue d'évoluer, avec des répressions croissantes contre les voix dissidentes. Les actions du Royaume-Uni montrent un soutien fort envers les activistes et une ferme opposition à la répression transnationale. Le Royaume-Uni reste déterminé à défendre les droits et libertés des Hongkongais, en particulier ceux qui ont trouvé refuge sur son sol.