La Hongrie a récemment adopté une loi interdisant les marches de la fierté organisées par la communauté LGBT, suscitant une indignation tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Cette décision a été prise par le parlement, qui a voté pour la mesure un jour seulement après que le projet de loi a été soumis.
Le processus a été accéléré par le parti Fidesz, dirigé par le Premier ministre Viktor Orban. Ce dernier a salué cette législation, affirmant qu'elle vise à protéger les enfants des idéologies qu'il juge nuisibles. "Nous ne laisserons pas l'idéologie woke mettre en danger nos enfants", a-t-il déclaré.
Les marches de la fierté avaient lieu en Hongrie depuis 30 ans. Cependant, la situation a changé avec l'adoption de cette nouvelle loi. Des députés de l'opposition ont exprimé leur désaccord en allumant des flares lors de la session de vote, tandis que des manifestants bloquaient un pont à Budapest.
Les groupes de défense des droits humains ont également condamné cette initiative. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement d'Orban cible la communauté LGBT ; en 2020, la Hongrie a aboli la reconnaissance légale des personnes transgenres.
Selon les termes de la nouvelle loi, il est désormais interdit d'organiser une assemblée en violation de la législation de 2021, qui interdit la représentation de l'homosexualité aux mineurs. Les organisateurs de marches et les participants peuvent encourir des amendes allant jusqu'à 500 euros.
La police a également le droit d'utiliser des technologies de reconnaissance faciale pour identifier les potentiels contrevenants. De plus, les députés ont modifié le droit de réunion en stipulant que seuls les événements respectant le droit des enfants à un développement approprié peuvent avoir lieu.
Des manifestations ont eu lieu, avec des slogans tels que : "L'assemblée est un droit fondamental". Les manifestants ont bloqué le pont Margaret à Budapest, défiant les cordons de police. La commissaire à l'égalité de l'UE, Hadja Lahbib, a exprimé son soutien à la communauté LGBT, affirmant que le droit de se rassembler pacifiquement est un droit fondamental à défendre.
Les organisateurs de Budapest Pride ont critiqué la décision sur les réseaux sociaux, la qualifiant de fascisme. Ils ont promis de continuer à organiser leur 30ème marche de la fierté prévue pour le 28 juin, malgré ces nouvelles restrictions.
Ces derniers mois, Orban a intensifié ses attaques contre ses critics et a annoncé des changements législatifs plus conservateurs. Son parti, le Fidesz, est au pouvoir depuis 2010, mais des sondages indiquent que le nouveau parti de centre-droit Tisza pourrait prendre de l'ampleur avant les élections parlementaires de l'année prochaine.
Tisza, qui prône une relation plus constructive avec l'UE, a gagné en popularité après qu'un ancien membre du Fidesz, Peter Magyar, ait rompu avec le parti en février 2024, critiquant sa gestion de la Hongrie.
L'interdiction des marches de la fierté en Hongrie marque une étape préoccupante pour les droits des LGBT dans le pays. Les réactions des opposants et des défenseurs des droits humains soulignent l'importance de la lutte pour la liberté d'expression et de rassemblement. Alors que le pays évolue politiquement, la communauté LGBT reste déterminée à faire entendre sa voix.