Le Home Office a annoncé qu'il partagera les données concernant les hôtels abritant des demandeurs d'asile avec des entreprises de livraison de nourriture. Cette mesure vise à lutter contre le travail illégal au Royaume-Uni. Les entreprises comme Deliveroo, Just Eat et Uber Eats pourront ainsi identifier les comportements suspects, tels que des comptes passant beaucoup de temps près des hôtels.
Cette initiative a pour but d'empêcher les livreurs de partager leurs comptes avec des migrants qui n'ont pas le droit de travailler au Royaume-Uni. En effet, les demandeurs d'asile ne peuvent pas travailler pendant les douze premiers mois de leur séjour, ou jusqu'à ce que leur demande soit approuvée. Des inquiétudes ont été soulevées concernant certains migrants gagnant de l'argent via ces applications.
Le mois dernier, les entreprises de livraison de nourriture ont promis de renforcer les vérifications concernant l'identité des livreurs et leur droit de travailler. Le Home Office a indiqué que ces actions avaient conduit à l'élimination de milliers de personnes des plateformes. Les nouvelles mesures visent à aller encore plus loin dans cette lutte.
La secrétaire d'État à l'Intérieur, Yvette Cooper, a déclaré : "Le travail illégal nuit aux entreprises honnêtes, exploite des individus vulnérables et alimente le crime organisé lié à l'immigration." Elle a souligné l'importance de cette collaboration avec les entreprises de livraison pour combler les lacunes et renforcer l'application des lois.
Le gouvernement a récemment dévoilé des sanctions étendues pour prévenir l'immigration illégale au Royaume-Uni. Une liste de 25 individus et entités ciblés a été publiée, comprenant des fournisseurs de petites embarcations en Asie et des chefs de gangs basés dans les Balkans et en Afrique du Nord.
Cette liste inclut également des personnes accusées de fournir de faux passeports et des intermédiaires facilitant des paiements illicites. Le secrétaire aux affaires étrangères, David Lammy, a qualifié cette initiative de "moment historique". Il a averti les gangs que des mesures seront prises pour les tenir responsables de leurs actes.
Cependant, certains experts ont exprimé des réserves quant à l'efficacité de ces sanctions. La Dr Madeleine Sumption, directrice de l'Observatoire des migrations de l'Université d'Oxford, a déclaré qu'elle serait "surprise" si ces sanctions constituaient un véritable changement de jeu pour mettre fin aux traversées en petites embarcations.
Elle a souligné que de nombreuses personnes sont impliquées dans cette industrie, et que cibler des individus pourrait n'avoir qu'un impact marginal. Ces préoccupations mettent en lumière la complexité du problème de l'immigration illégale au Royaume-Uni.
Le partage de données entre le Home Office et les entreprises de livraison de nourriture représente une étape significative dans la lutte contre le travail illégal. Bien que les intentions soient claires, l'efficacité de ces mesures reste à prouver. Les sanctions gouvernementales et les engagements des entreprises de livraison devront être suivis de près pour évaluer leur impact réel sur l'immigration illégale.