Dans le siège de Huawei à Shenzhen, un ancien soldat a construit un empire des télécommunications. Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, a récemment été interrogé sur les soupçons entourant son entreprise et ses liens avec le gouvernement chinois. Cette interview a mis en lumière des questions cruciales sur l'indépendance de l'entreprise.
Ren Zhengfei a affirmé que Huawei respecte les lois de tous les pays où elle opère. Il a insisté sur le fait que l'entreprise peut être totalement indépendante du Parti Communiste Chinois (PCCh). Pourtant, la réalité légale en Chine impose des contraintes, car le gouvernement peut demander des données si nécessaire.
Malgré ces allégations, Ren a déclaré qu'il n'existe aucune porte dérobée pour transmettre des informations au gouvernement chinois. Selon lui, Huawei n'a jamais reçu de demandes de données clients de la part de Pékin et n'y céderait pas, même si la loi l'exigeait.
Récemment, un contrat controversé a été attribué à Huawei en Espagne pour le stockage de écoutes téléphoniques. Cela a suscité des inquiétudes au sein des agences de renseignement, qui ont alerté le gouvernement espagnol sur les risques liés aux entreprises technologiques chinoises et leurs liens avec le PCCh.
Les entreprises en Chine doivent établir une cellule du parti si elles emploient trois ou plus de membres du PCCh. Cette exigence soulève des questions sur l'influence du parti au sein des entreprises, y compris Huawei.
La Commission Européenne a exprimé des inquiétudes concernant le contrat avec Huawei, le qualifiant de risque élevé pour la sécurité. Les autorités à Bruxelles ont rappelé que la sécurité de l'Union Européenne pourrait être compromise si des mesures ne sont pas prises rapidement.
Des sources de renseignement ont averti que signer des contrats avec Huawei pourrait exposer les pays européens à des risques importants, en raison de lois chinoises qui obligent les entreprises à coopérer avec le gouvernement en matière de renseignement.
Après l'annonce du contrat de 12,3 millions d'euros pour les écoutes, des législateurs américains ont qualifié cette décision de grave erreur. Ils ont remis en question la continuité des échanges de renseignement entre Washington et Madrid, suscitant un tollé.
En réponse, le gouvernement chinois a dénoncé les critiques des États-Unis, les qualifiant de bullying. Huawei a été décrite comme une cible dans une campagne mondiale visant à discréditer les entreprises chinoises.
Le débat autour de Huawei souligne des enjeux complexes liés à la sécurité nationale et aux relations internationales. Alors que l'entreprise défend son intégrité, les préoccupations demeurent quant à ses liens avec le gouvernement chinois. La vigilance est essentielle pour naviguer dans ce paysage technologique en constante évolution.