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Joshua Oppenheimer : "Nous sommes les premiers humains de l'histoire à vivre après l'apocalypse"

Publié le : 24 avril 2025

Introduction

La science a déjà révélé que si nous continuons comme cela, nous nous éteindrons. La seule manière d'éviter cela est une transformation radicale de notre coexistence sur Terre. Le film documentaire "The Act of Killing" (2012) a marqué une révolution dans ce domaine, mettant en lumière des vérités terrifiantes.

La Révolution Documentaire

Joshua Oppenheimer a proposé aux responsables du génocide indonésien de 1965-1966 de jouer leurs propres rôles d’assassins. Ils ont accepté, devenant ainsi des personnages d'eux-mêmes, révélant les horreurs de leur passé. Le spectateur était invité à un rituel où la vérité se mêlait à une représentation troublante.

Dans son nouveau film, "The End", Oppenheimer explore une forme de fiction pure. Cette œuvre est une chronique du fin du monde, présentée sous la forme d'un musical ancré dans les profondeurs de la terre. Les derniers survivants du désastre climatique, interprétés par Tilda Swinton, Michael Shannon et George MacKay, dansent et chantent leur désespoir.

Le Choix du Musical

Pourquoi choisir un musical? Dans "The Act of Killing", la musique jouait un rôle parodique. Le musical, quant à lui, est l'essence même du delire sentimental. Peu importe la gravité de la situation, il permet de se convaincre que tout ira mieux.

Oppenheimer a découvert que les personnages chantent dans des moments de doute et de crise. Ils se retrouvent face à la vérité, cherchant de nouvelles mélodies pour se consoler. Finalement, ils chantent non pas leurs vérités profondes, mais des mensonges qui les rapprochent de la réalité.

La Beauté dans la Vérité

Le réalisateur évoque la beauté à plusieurs reprises. Existe-t-il une beauté dans un monde qui souffre? Il propose qu'il y a deux types de beauté : celle des mensonges que nous nous racontons et celle de la vérité qui les dénonce. La vulnérabilité humaine peut être belle, surtout lorsque les gens affrontent leur réalité.

Les réseaux sociaux illustrent bien cette notion. Les gens y présentent des versions idéalisées de leurs vies, tout en sachant qu'elles sont fausses. Cette beauté séduisante nous condamne, tandis que la beauté de la vulnérabilité humaine nous unit dans notre quête de vérité.

Une Prophétie Autoccomplie?

La sortie de "The End" coïncide avec des événements mondiaux tragiques. Oppenheimer se demande si son film est une prophétie autoccomplie. Selon lui, l'humanité a oublié notre connexion. Nous sommes une seule famille humaine, une réalité que nous négligeons souvent.

Il souligne que la politique actuelle, comme celle de Trump, divise les gens. En définissant nos propres tribus, nous nous dirigeons vers la destruction. Il est temps d'agir, de protester pour la survie de notre planète et de nos démocraties.

Conclusion

Oppenheimer conclut que l'art, y compris le cinéma, a le pouvoir de nous faire réfléchir sur notre existence. Il peut provoquer un changement réel, mais cela prend du temps. "The End" est un appel à l'action, une invitation à ne pas rester passif face aux crises actuelles.

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