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La moitié de l'île française dans l'océan Indien ravagée par un incendie de forêt

Publié le : 12 février 2025

Incendie sur l'île d'Amsterdam

Depuis près d'un mois, le territoire français de l'île d'Amsterdam, situé dans l'océan Indien, est ravagé par des flammes. Bien que l'île ne compte pas de résidents permanents, elle abrite une station de recherche scientifique. Située à mi-chemin entre l'Australie, l'Antarctique et Madagascar, plus de 55 % de ses 54 km² sont touchés par le feu.

Évacuation des chercheurs

Depuis le début des incendies, 31 personnes ont été évacuées vers l'île de la Réunion, plus proche de Madagascar. La semaine dernière, les autorités françaises ont lancé une mission pour contrôler les incendies et évaluer leur impact. Les chercheurs étaient présents sur l'île depuis les années 1980.

Le feu aurait débuté près de l'observatoire de Pointe Bénédicte, où des scientifiques étudient l'atmosphère. Un rapport du Laboratoire des Sciences Climatiques et Environnementales (LCES) indique que le dernier incendie a été découvert le 15 janvier. Malgré les efforts des chercheurs, le feu a progressé vers la base de recherche à Martin-de-Viviès.

Conditions propices à la propagation du feu

La propagation du feu sur l'île d'Amsterdam est due à des conditions sèches et des vents forts. Les vents peuvent atteindre 40 km/h, et l'île, dépourvue de rivières, a vu le feu se propager en partie à travers son réseau de tourbières.

Bien que l'ampleur des dégâts ne soit pas encore totalement évaluée, des images satellites montrent que les panneaux solaires de l'île ainsi que ses lignes de communication et de ravitaillement ont été affectés. Les conservationnistes s'inquiètent également des conséquences sur la faune locale.

Biodiversité unique menacée

En raison de son climat particulier, l'île est riche en biodiversité, servant de site de reproduction pour les éléphants de mer et les phoques à fourrure sub-Antarctiques. Elle abrite plusieurs espèces d'albatros, dont l'albatros d'Amsterdam, qui se reproduit exclusivement sur cette île.

De plus, 84 % de la population mondiale d'albatros à nez jaune vit sur cette île. Une colonie de pingouins de roche du Sud y réside également, ce qui rend la situation encore plus préoccupante pour les écologistes.

Impact sur la recherche scientifique

En raison de son éloignement et de l'absence de pollution, l'île est un site privilégié pour étudier les changements atmosphériques. L'évacuation des chercheurs représente la première fois en 45 ans que la recherche atmosphérique est suspendue sur cette île.

Marc Delotte, directeur de la mission du LCES, a déclaré : "Il faudra du temps et de l'argent pour revenir à la normale, et cette pause entraînera un manque de données pour nos recherches." Cela constitue une mauvaise nouvelle pour un lieu aussi unique.

Mission de reconnaissance et de sécurisation

Le 7 février, une mission de reconnaissance a été lancée à bord d'un navire de la marine française. Selon le département des Terres Australes et Antarctiques Françaises, la mission comprend quatre pompiers de la Réunion et sept techniciens, dont un médecin.

Plutôt que d'éteindre complètement le feu, la mission vise à sécure la colonie et à identifier la cause de l'incendie. Ils chercheront également à rétablir les réseaux d'énergie et d'eau de l'île, afin de minimiser les impacts à long terme sur cet écosystème fragile.

Conclusion

La situation sur l'île d'Amsterdam met en lumière les défis liés à la protection de l'environnement face aux catastrophes naturelles. Les efforts de recherche et de conservation doivent être renforcés pour préserver cette biodiversité unique et garantir la sécurité des chercheurs présents sur le terrain.

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