Turquie : Qui est Ekrem İmamoğlu, maire d'Istanbul et opposant à Erdoğan, arrêté ce mercredi matin ?

Arrestation d'Ekrem Imamoglu

Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant au président turc Recep Tayyip Erdogan, a été arrêté mercredi matin. Son bureau a annoncé cette nouvelle, alors que les médias locaux évoquent des enquêtes sur le terrorisme et la corruption comme raisons de son interpellation. Imamoglu a partagé son expérience sur X, décrivant l'arrivée de centaines de policiers à son domicile.

Dans son message, il a déclaré : « La police fait irruption chez moi et frappe à ma porte ». Un de ses collaborateurs a confirmé qu'il avait été conduit dans les locaux de la police, ce qui a suscité l'inquiétude parmi ses partisans.

Accusations portées contre lui

Selon un communiqué du bureau du procureur d'Istanbul, Imamoglu est accusé d'être « à la tête d'une organisation criminelle à but lucratif ». Cette accusation s'inscrit dans le cadre d'une enquête sur la corruption. En outre, il est également soupçonné d'« aide au PKK », un groupe considéré comme terroriste par Ankara.

Ces accusations pourraient constituer un obstacle majeur à sa candidature à la présidence turque. En effet, l'Université d'Istanbul a annulé son diplôme, ce qui complique davantage ses chances de se présenter, car la Constitution exige un diplôme de l'enseignement supérieur pour toute candidature à la présidence.

Réactions d'Imamoglu

Imamoglu a exprimé sa détermination à contester cette décision, la qualifiant d'illégitime. Il a déclaré : « Nous allons porter cette décision devant les tribunaux ». Cependant, il a également exprimé son scepticisme quant à la possibilité d'obtenir justice, en raison de la pression exercée sur le système judiciaire.

Le maire d'Istanbul est déjà visé par plusieurs autres procédures judiciaires. Cela inclut deux nouvelles affaires ouvertes en janvier, ce qui souligne la situation délicate dans laquelle il se trouve actuellement.

Contexte politique

Élu maire d'Istanbul en 2019, Imamoglu a été réélu en mars 2024. Il est actuellement le seul candidat de son parti, le CHP, pour la prochaine présidentielle, prévue pour 2028. Le président du CHP, Ozgur Ozel, a affirmé qu'Imamoglu « sera notre candidat à la présidence », espérant que la justice reviendra rapidement sur cette décision.

Il est important de noter qu'Imamoglu avait déjà été empêché de se présenter en 2023 en raison d'une condamnation pour « insulte » envers des membres du Haut comité électoral turc. Cette condamnation, assortie d'une peine de prison, a été contestée par l'élu.

Conclusion

La situation d'Ekrem Imamoglu soulève des questions importantes sur la justice et la politique en Turquie. Alors qu'il fait face à des accusations graves et à des obstacles juridiques, son avenir politique reste incertain. Les prochains mois seront cruciaux pour lui et pour l'opposition turque dans son ensemble.