L'immigration est devenue un facteur clé de la croissance économique en Espagne, surpassant les autres pays de la zone euro. Un étude du Banco Central Europeo révèle que la contribution des travailleurs étrangers est presque quatre fois supérieure à celle des nationaux en termes de marché du travail et de PIB. Ce phénomène souligne l'importance de l'immigration pour le développement économique du pays.
Selon l'étude, l'afflux de travailleurs étrangers a significativement contribué à la croissance économique espagnole. Cela a permis de compléter la modeste contribution des nationaux en âge de travailler. L'économiste Óscar Arce, directeur général économique du BCE, affirme que cette dynamique est essentielle pour l'économie espagnole.
Entre 2019 et 2024, l'économie espagnole a connu une croissance de 7,56%, bien que ce chiffre soit inférieur à celui des Pays-Bas (8,9%). Cependant, il reste supérieur à la moyenne de la zone euro (4,9%) et à d'autres pays comme la France et l'Italie. Ici, l'immigration joue un rôle prépondérant dans cette amélioration.
Les données montrent que l'augmentation de la population étrangère en âge de travailler explique 3,87 points de la croissance du PIB, tandis que l'augmentation de l'emploi dans ce groupe en ajoute 3,29 points. En revanche, l'emploi national n'explique que 1,62% de la croissance. Cela signifie que les travailleurs étrangers représentent 80% de cette amélioration, contre 20% pour les nationaux.
Malgré cette contribution, la productivité a stagné, avec une faible augmentation de seulement 0,9% en cinq ans. Cela souligne les défis auxquels l'Espagne est confrontée, notamment le « résidu » qui indique des divergences dans les données du marché du travail.
Dans d'autres grandes économies comme l'Allemagne, la contribution de l'immigration est également significative, mais ne dépasse pas celle de l'Espagne. Les économistes du BCE notent que sans les travailleurs étrangers, la croissance aurait été beaucoup plus lente dans des pays comme l'Allemagne et l'Espagne.
En France et aux Pays-Bas, bien que la contribution des travailleurs étrangers soit notable, elle reste inférieure à celle observée en Espagne. En revanche, l'Italie a connu une hausse de la croissance économique grâce à une plus grande participation des nationaux, tandis que les étrangers n'ont pas eu un impact significatif.
Le BCE met en lumière le rôle croissant des travailleurs étrangers dans la zone euro. Leur présence a stabilisé l'économie, surtout après la pandémie. L'augmentation de la population active, en grande partie due à l'immigration, a compensé la baisse de la population en âge de travailler à cause de la baisse de la natalité.
Malgré le fait que les travailleurs étrangers représentent environ 9% de la population active totale, ils ont contribué à la moitié de la croissance de la population active au cours des trois dernières années. Cela équivaut à 3,1 millions de nouveaux travailleurs dans la zone euro.
En conclusion, l'immigration est un élément vital pour la croissance économique en Espagne et dans la zone euro. Les données montrent que les travailleurs étrangers jouent un rôle crucial dans le marché du travail, malgré des défis en matière de productivité. Le BCE souligne la nécessité d'attirer des immigrants pour soutenir la croissance et recommande d'adapter les compétences des travailleurs étrangers aux besoins du marché. Cela pourrait renforcer encore plus leur contribution à l'économie.